lundi 3 mars 2008

Ah, le petit café noir…

… qu’on boit devant les porte-fenêtres… Quand les filles sont belles, du côté de Belleville...
Sauf que là, l’espresso du matin, ma dose ultra et multi-quotidienne de caféine, elle n’a plus le même goût.
Déjà, pas de copains avec qui le partager aux Folies, temple de la camaraderie (vous montez la rue de Belleville), où l’on commentait l’air du jour, les nouvelles de la veille et les espoirs du lendemain. Le bon endroit, quoi !

Et puis pas de bon café, ici. Je sais, c’est la tarte à la crème de tout expat’ français aux States ; le café est ignoble, on navigue au choix entre lavasse et maronnasse… Et même les images rêvées dans l’Hexagone de la serveuse du diner qui vous apporte la cafetière en vous demandant si vous en voulez un autre, elles n’ont pas le même goût dès qu’on est dans le film.

Sauf que le café d’Amérique a un goût amer. Celui du marketing. J’ai longtemps refusé d’entrer dans un Starbucks par principe. Quand, fin 2006, j’apprends que la multinationale du cafélattegrande (6 milliards de dollars de chiffre d’affaires) s’oppose à ce que l’Ethiopie fasse des marques de trois de ses cafés, c’est le pompon.
C’est vrai, les cultivateurs éthiopiens pouvaient gagner environ 88 millions de dollars par an. Indécent, non ? Rappel : 25 % de la population éthiopienne (77 millions d'habitants) vivent avec un dollar par jour et 80 % de la population avec moins de 2 dollars par jour.

Bref, une honte finie et grâce à l’intervention de l'ONG Oxfam, la multinationale du café (14 000 boutiques dans le monde) est revenue en arrière et l’Ethiopie a pu avoir ses marques, et davantage d’argent de son acheteur Starbucks. Une simple goutte de café diluée dans leurs bénéfices. Alors, qu’ils arrêtent de parler de développement durable maintenant, hein ?

Et pourtant, je suis allé (hum, hum… trois fois) dans un Starbucks depuis mon installation ici. C’est quand même le seul endroit (avec le café à 500 mètres de chez nous, Connie's, si vous passez un jour, n’hésitez pas…) à produire un breuvage noir acceptable ; le double espresso. Pas de lait, juste la petite dose de peps qu’il faut.

Il m'arrive, quelquefois, de plonger mon regard dans ma tasse et ça donne ça... 3 minutes de méditation, comme pour l'œuf à la coque. (Il met quand même beaucoup de lait).


Et tiens, puisque l'on est dans les choses de l’esprit, le dernier doppio (c’est le nom du double espresso) a été avalé pas plus tard qu’hier à Alexandria. En compagnie d’un délicieux pain au chocolat de la chaîne belge « Le pain quotidien », qui fait les délices des papilles françaises de Washington…

Petit coup de régression, brise légère de dépression après six mois ici ?
Peut-être l’atmosphère de cette vieille ville (1749...) y est-elle pour quelque chose ; très européenne, avec un centre, des rues pas gigantesques, des allées pavées, de jolies maisons en briques… On descend sur le petit port, le soleil brille en oblique et on voit tout au loin Washington, la capitale de l'empire…





Ca n’a aucun rapport mais ce panneau d'une rue d'Alexandria m'a fait sourire…



Le café Legal proposait des mini-bustes des grands personnages des deux guerres mondiales dans ses paquets. Cette initiative met Alexandre Vialatte en joie : “Une fois, avec ma petite cuillère, j'ai sorti M. Churchill de ma tasse à café”.


La chanson du jour ; mademoiselle Nana Mouskouri chante du blues et reprend « Black coffee » de Quincy Jones.


Et la liste des « moments café »
- Quand, journaliste en rédaction, je faisais la pause machine à café. A peu près dix fois par jour ; à la fin d’une interview téléphonique, avant d’écrire un papier, pendant l’écriture, sitôt le papier terminé, pour accueillir les copains le matin, en cherchant un titre, pour se raconter la journée à l’heure du thé…
- Quand, journaliste en rédaction, j’avais rendez-vous à l’extérieur… Je me débrouillais pour arriver une demi-heure plus tôt, m'installer à une table pour poursuivre le roman ou picorer le journal du jour…
- Quand, à Paris, je dévorais les comptes-rendus du Tour du France, les matins de juillet, sur les coups de 8h30 ; beau temps, café en terrasse avec madame avant d’aller au boulot.
- Quand, père au foyer à Washington, je prends le 1er café du matin, le petit dernier avec moi à table (lui mangeant ses céréales, moi beurrant mes bagels) et étalant les 7 ou 8 cahiers du Washington Post (toujours commencer par le sport).
- Quand, père au foyer à Washington, je prends le deuxième café de la matinée, vers 11h, en lisant les blogs de France et d’Amérique… Savoureux au carré.
- Quand un ami passe à l'improviste le matin ; ce café a la bonne odeur des conversations qui roulent.
- Quand, après un repas chez des amis, je demande un café (pour la route), et goûte les dernières phrases avant de rentrer à la maison…
(maintenant, à vous de jouer...)

9 commentaires:

Fab-Fab a dit…

Ben alors Jaïbee? On broie du petit) noir? C'est vrai que ce post est un peu embrumé d'un "french flavour" un tantinet nostalgique!
Mais pense à ceux qui sont restés, et qui doivent supporter les spots publicitaires fumeux de George Clooneyspresso-what-else? ... Nan, sérieux, tu as de la chance, profite!

PS: trop cooool, je suis le premier à laisser un commentaire aujourd'hui!!!

Phoebe a dit…

Quand, entre 2 zorros blancs, et pour ne pas m'effondrer devant les pathétiques et stressés (pffff) candidats blancs, je descends à la machine à café me faire un "court sucré" dégueu, que je remonte avec et le bois en faisant (comme il se doit) de grands sluuurp(s) ...

(je vais décéder d'ennui, là)

Flo a dit…

Oui, ca m'a bien l'air d'etre un petit cas de regression... Mais pas bien grave s'il t'inspire d'aussi beaux billets. Un petit cafe en terrasse, le soleil de juillet ambiance vacances meme quand on n'y est pas, je m'y suis crue quelques instants.
Possible remede: as-tu deja essaye le French Roast de la marque 365 de Wholefoods? Il pourra peut-etre t'aider a reconcilier bon cafe et bonne conscience pendant ton sejour ici.

Yibus a dit…

@ fab : félicitations, tu as gagné un verre à cocktail (d'Atlantic city) en plastique... Sinon, ça va, ça va, avec mon demi-litre de café quotidien, j'ai repris du poil de la bête (hi, hi, jeu de mots avec le post du jour...)

@ sixtine : bien joué pour le slurps, histoire de ne pas moururer trop vite... Un bon gros son glauque, c'est souvent le geste qui sauve une matinée...

@ flo ; je vais tester mais, en fait, le manque (léger, je vous rassure, amis...), c'est le lieu... Selon Starbucks, il paraît qu'on a trois lieux dans la vie : la maison, le travail et un troisième (qu'ils veulent être)... Il m'en reste deux à trouver...

Anonyme a dit…

Bonjour,

J'ai fait un tour sur votre blog. Je suis journaliste, je vais me rendre prochainement à Washington, pour faire des piges. Je souhaite réaliser des portraits de Lorrains expatriés. Que pensez-vous de cette idée? Connaissez-vous d'autres Lorrains installés à Washington?
Je vous remercie pour votre aide.
Passez une bonne journée !
Marie-Laure
marie-laure.ziss@hotmail.com

La reine du chateau: a dit…

nan mais c'est meme pas juste! je ne peux pas jouer parce que je ne bois pas ce truc degeu moi!
moi c'est the deux fois le matin... the le midi quand je pense a en emporter sur le chantier... the l'apres midi quand il m'en reste -quand je pense a en emporter le matin! (hihihi) the en retrant et en finissant les dossiers de fin de journee... the avant d aller me coucher! voila et Starbucks... moi aussi je boycotte! mais le mocha-frapuccino l'ete c'est quand meme bon! ;-)

Yibus a dit…

@la reine ; et en thé, genre tu bois quoi ?? (la seule fois où j'ai bu du thé, c'était par une chaleur bouillonnante, en montant vers le Deir de Petra ; qu'il était bon, ce thé !)

La reine du chateau: a dit…

the au jasmin! ahhh j'adore!
the vert
the noir (de Chine s'il vous plait!)

et puis il faut nous coller des photos de Petra!

Yibus a dit…

@ la reine ; ahrrg, c'était il y a super longtemps, (huit ans) et les photos, elles étaient en papier, pas en ordinateur... Il y a un jeu, tutu dois dire ta nouvelle merveille du monde... J'hésite entre Petra et Venise...