dimanche 29 juin 2008

Invendus

Tout n'est pas parti dans le dernier "yard sale". Il reste des invendus avant le départ en vacances pour lesquels j'ai une petite faiblesse. J'ai beau avoir tenté de les refourguer à des passants, forcer le destin, les voici entassés sur le bord du trottoir.

Hier soir, dîner chez des amis qui hébergent une cousine américaine. Cette jeune fille, originaire du Wisconsin, "l'État du fromage" selon les autochtones, a apporté des produits locaux. Saurez-vous reconnaître le seul exemplaire français de ce plateau?


Reste the Question. Bons pour le service ou pas ? Je n'ai pas goûté mais il semble, selon les papilles de madame, que le seul acceptable était celui comportant quelques traces de moisissure. Quant à la vache, la peau s'est avérée être une infâme cire (genre Babybel mais en blanc) renfermant une chose orange appelée par erreur cheddar.

Et la chose dans le petit pot, tiens... Une horreur. Il paraît que la pâte-à-modeler Play-doh est meilleure.

"Il faut y aller, là, monsieur, on ferme...", me dit-on dans l'oreillette.

Allez, le second et dernier invendu. Limite, celui-là, je veux le garder. Cet après-midi, en amenant la puce à un anniversaire, je me suis trompé de route et je suis tombé sur ça...


Vous ne voyez pas ?


Quand on débarque dessus, l'impression est grandiose. Je veux le même.



Bon, j'y vais mais j'ai une vidéo bien qui raconte comment les crabes ont fait la révolution.




Et puis la chanson du jour
: Bruce Springsteen chante "The river".



Et puis encore la liste des "choses qui ont changé en France depuis un an".
- La femme de N.S.
- Le présentateur d'un JT de 20h.
- La notoriété de Dany Boon
(maintenant, à vous de jouer)

vendredi 27 juin 2008

Yard sale avant le départ

Du camping à la France, il n'y a qu'une semaine... Vite franchie. Lundi soir, on part tout le mois de juillet dans la vieille Europe dont un petit détour par la Belgique. Au programme : famille et amis, le monde est bien fait.

J'essaierai de vous donner des nouvelles de temps en temps, au gré des connexions Internet que je pourrai trouver... Avec des photos de nos lieux de villégiature... Attention, il y aura beaucoup d'images de Lorraine... Et quelques-unes de Paris.

En attendant, je vous mets un petit pot-pourri des nouvelles inutiles des derniers jours ; un "yard sale" comme ces vide-greniers que nos voisins organisent le samedi de 9h à 15h. Les invendus se retrouvent sous la pluie, offerts aux curieux.

Hier, je suis allé pour la première fois chez le médecin pour un de nos enfants. En l'occurrence, le grand qui avait une angine. Trois enfants et pas une seule visite médicale en un an, moi, je dis, ça donne envie de rester ici... Quoique... Il y a d'autres coins à découvrir sur terre.

Dans le même ordre d'idée, ce matin, un oiseau est venu agoniser sur notre terrasse de devant. A bien y regarder, un oisillon qui a dû choir de son nid, aile cassée. Un quart d'heure plus tard, son jumeau l'a rejoint. Les enfants étaient fascinés par leur mort.
(Maintenant, il faut aller nettoyer).


Plus gai, j'ai acheté, l'autre jour, des olives et des choses blanches au Giant en prévision d'un apéritif qui n'a pas eu lieu. Madame me signale qu'il s'agit de gousses d'ail au vinaigre, des pickles, quoi... Ils aiment beaucoup l'ail (garlic), on en trouve souvent dans les petits pains pour les apéritifs...

Ça me fait penser à la cannelle, une infection qui se niche partout. Il existe même une chaîne dédiée à la chose : "Cinnabon". A me dégoûter de la tarte pommes-cannelle.


Vu au parc hier, ce gamin avec un tee-shirt et dans le dos : "talent is what you have, effort is what you give". Ça me plaît bien ce genre de phrase, bon, d'accord, pas sur un tee-shirt genre garçon-sandwich... Mais de manière générale, j'adore cette sorte de morale à deux balles.

Comme dans ma série préférée, "la petite maison dans la prairie" où Charles Ingalls dit à son fils qui a rapporté des mauvaises notes de l'école, exprès pour être bien vu de ses copains : "tu as reçu des talents, les gaspiller c'est se moquer de Dieu et de toi". Bon, pour Dieu, je vous propose d'en reparler plus tard, mais j'ai bien l'intention de resservir cette phrase à un de mes gamins.

Sinon, une vidéo que j'ai beaucoup aimée. Une comédie musicale soi-disant improvisée dans un centre commercial. Très bien préparée en fait.


La chanson du jour
: Bob Dylan chante "Mr tambourine man".


Et la liste "des questions posées aux expatriés"
- Alors, comment c'est ? (réponse : assez laid, très cher, pas bien)
- Qu'est-ce qu'on mange ? (du fast-food tous les jours et fontaines de bières)
- Les enfants doivent bien parler anglais maintenant ? (pas du tout, ils l'ânonnent)
- Et homme au foyer, c'est pas trop dur ? (non, le pied total, je glande toute la journée)
(maintenant, à vous de jouer)

lundi 23 juin 2008

Campeurs et sans reproche

Autant le dire tout de go, cette première session de camping à l'américaine fut une merveille.

Idyllique malgré le bouchon d'1h30 à la sortie de Washington pour cause de départ un vendredi à 16h.
Extraordinaire malgré la pluie qui nous arrosa une bonne partie de la nuit de samedi à dimanche.
Joyeuse malgré la distraction désormais bien connue du sieur de ces lieux qui ne voulait pas s'encombrer de piles pour la pompe à matelas gonflable. Dommage car le matelas pneumatique ne fonctionne qu'avec sa pompe.

Mais je fus sauvé d'une nuit à la dure sur les cailloux par la présence à 9 miles de là de la civilisation, c'est-à-dire d'un Wal-Mart ouvert 24h/24. J'achetai donc quelques piles et pus finir notre installation sur les coups de 22h30.

Bon, résumons-nous car c'est un peu le cirque, ce début de billet.

Deep creek Lake donc, à 3h (parfois 5h) de Washington par les voies terrestres, se trouve à 1000 m d'altitude... D'où une température de 4 à 6°C moindre que dans la capitale. Ce qui en fait un lieu prisé l'été. Et une parfaite destination familiale avec baignades à côté (et jeux) et cascades.

J'ai aimé le camping dans ce State park américain car :

- les emplacements sont assez grands pour pouvoir loger notre tente familiale.


- il y a bancs et table et grill sur chaque emplacement. Ce qui nous a permis de griller saucisses, viandes et s'mores "light", à savoir Marshmallows (différence avec Chamallow ?).


(Toujours à propos des marshmallows, j'ai préféré ne pas mettre par pudeur les doigts marsmallés du petit garçon et son beau visage écœuré par ces aliens gluants)

- il n'y a pas d'électricité disponible. Le camping est donc plongé dans la quasi obscurité dès le soir. Sans télé, sans radio... Bonheur d'entendre les oiseaux soirs et matins (et même un pic-vert pour le bon ami qui vint avec nous).
- chacun est à bonne distance des autres. En gros, tu vois les tentes, tu n'entends pas les gens.
- tu gères tes déchets comme un grand en les balançant dans les containers à l'entrée du camping.
- ils pensent à tout même aux bébés.


A propos de nourriture, j'ai eu quelques sueurs froides en arrivant. Le gars à l'accueil nous tend une feuille indiquant, en gros, la recrudescence d'ours noirs dans les parages. Gloups !! On nous conseille de ne laisser aucune nourriture dans la tente. Et bien, on a bien fait comme il a dit et on n'a pas vu d'ours noir. Le bon ami me disait que c'est un truc de pub... J'ai préféré ne pas vérifier

Mais on a rencontré des biches. Enfin, je dis "des" biches, peut-être est-ce la même... Qu'en pensez-vous ?
Photographiée par madame...


Et le l'après-midi, à dix mètres de la tente...


On s'est aussi amusé à pister les chipmunks, qui ressemblent à des écureuils en plus sauvages.



Une balade à travers les bois nous conduit à des cascades. Apparemment un grand moment de fraîcheur.


Je dois ajouter -par souci de vérité- qu'au sein de ce week-end féerique en pleine nature, le seul bémol constaté fut l'addiction au Coca de la fille (18 mois) du bon ami. Résultat, les adultes devaient se cacher pour boire à la bouteille (comme les premières -et dernières- cigarettes à 12 ans).


Avant le médiocre film "Camping", il y avait cette vidéo de Franck Dubosc... Un condensé qui m'a fait sourire (éloignez les enfants, situations lourdingues et langage parfois cru).



Et le week-end n'était pas terminé. Hier soir, nous sommes allés écouter Gilberto Gil. Un grand moment d'énergie. Dans un auditorium de l'université George Washington, avec sièges pour tous et public très sage, il a réussi à faire se lever toute la salle à la fin du concert.

La chanson du jour : bien sûr, le ministre de la culture brésilien dans un de ses grands succès " toda menina baiana".



Et la liste des "désagréments du camping"
- la toile de tente qui goutte sous l'orage
- l'eau froide dans la douche (de toutes façons, je n'en prends pas)
- les moustiques
- la télé des voisins le soir
(maintenant, à vous de jouer)

vendredi 20 juin 2008

Camping

Cet après-midi, nous partons pour le week-end faire du camping. A Deep creek lake, à trois heures de route à l'ouest de Washington.

C'est la première fois que nous allons camper aux États-Unis ; encore un truc qui était sur la "to do" liste entre manger au diner, visiter New-York, faire un barbecue et aller voir les chutes du Niagara (prévu pour la mi-août).

Le camping, on aime ou on déteste. Pour faire rapide, on adore et les enfants aussi. Pas refroidis pour un sou par sept jours de pluie dans le Cher ou la chaleur extrême de la Galice. Mais ici, il y a les ours. Tout le monde nous en a parlé dès qu'on prononce le mot "camping", les ours dévoreurs de nourriture par ci, destructeurs de tentes par là. De quoi faire pâlir le grand avant même la première sardine plantée.

On peut voir sur ce dessin récupéré ce matin dans le Washington Post qu'ils sont plutôt malins.


La preuve en image avec ces grizzlies de l'ouest américain.



Je vous raconte
tout ça lundi... Si la voiture n'est pas devenue une compression sous la patte des grosses bêtes.


La chanson du jour
: Nancy Sinatra chante 'bang bang".



Et la liste des "ours bien léchés".
- Nounours de bonne nuit les petits
- les trois ours de Boucle d'or
(maintenant, à vous de jouer)

mardi 17 juin 2008

Propriété privée

L'aventure s'est produite deux fois en vacances en Nouvelle-Angleterre. Sur la carte, nous repérons des plages magnifiques, des endroits superbes au bord de la mer, à voir selon le guide.

Et lorsque nous parvenons sur les lieux, nous faisons face à une litanie de maisons, devant la mer, empêchant l'accès aux fameux endroits devenus "plages privées".


Autre endroit, même punition. Derrière le moulin de la photo, un joli bras de mer qui file dans la terre. Curieux, nous descendons sur une plage ; sur celle-ci, au milieu des galets et du sable fin, un panneau nous demande gentiment : "please keep off". D'accord, nous resterons dix minutes à regarder le soleil se coucher. Zut alors...


Et regardez ce lac ; on a dû faire un détour de dix minutes en voiture après avoir aimablement demandé à la gardienne d'un camping (vide) si on pouvait descendre prendre une photo. "Forbidden" alors qu'il n'y avait pas l'ombre d'un tigre du Bengale.


Ça m'énerve, finalement, cette propriété privée à outrance ; ce doit être mon côté "français = service public" qui, après un an d'États-Unis, se cabre encore.


Dernier exemple
pas plus tard que hier matin. Une amie de passage chez nous repartait ce soir pour Savannah. Elle veut photocopier onze pages de mon Guide bleu. Horreur, malheur, au Kinko's FedEx, l'employé le lui a interdit sous prétexte qu'on ne photocopie pas de livre.

Elle avait beau argumenter qu'il lui appartenait, l'autre lui a dégainé "la propriété intellectuelle". N'importe quoi, on est allé dans un autre centre du même nom, aucun problème. Ah oui, un autre truc qui m'énerve ici : les règles varient selon la personne qui les dit.


Regardez ce qu'il arrive à ce pôvre lapin qui passe le panneau maudit : c'est "death bunny" et la langue utilisée est à peu près de mon niveau...



La chanson du jour : Dominique Dalcan chante "le danseur de java"


Et la liste des "lieux privés à visiter d'urgence"
- les maisons (en cirque intégral, of course)
- les cuisines des restaurants (le bruit et la fureur)
- les vestiaires des sportifs (pour entendre ce qui se dit, hein !)
(maintenant, à vous de jouer)

dimanche 15 juin 2008

Une chance sur un milliard

Non, sans rire, c'était minime sur ce coup-là, la possibilité de se rencontrer.
Je ne sais pas, moi, bien moindre en tout cas que le fait de pouvoir un jour discuter avec une de mes idoles de jeunesse (Bob Morane) ou encore de comprendre comment j'ai pu avoir des enfants aussi gentils et intelligents et bien élevés (c'est sûrement la faute à madame)...

Bref, il y avait une chance sur infini qu'on se rencontre, et pourtant c'est arrivé. Samedi. A la fête de l'école des enfants. Entre la baraque à frites et le trampoline. L'air était chaud, empli de fumée de merguez, l'herbe rase et jaune, ma tête comme une courge au bout de cinq minutes passées dans ce lieu qui excite les moins de 15 ans et détruit le reste de mes neurones de la semaine.

Je vous la raconte en étapes pour être clair tant l'émotion m'étreint, plus d'un jour après les faits.

1) Je vois la mère d'une bonne copine de ma fille.
2) Je découvre un homme à côté d'elle.
3) Comme je n'ai jamais vu son mari, j'en déduis...
4) Ils s'approchent à pas feutrés, par l'odeur de la barbapapa bleue attirés (oui, ici la barbapapa est bleue limite fluo, pas rose). On se salue bien civilement.
5 ) Il me dit que mon visage lui rappelle quelque chose.
6) Moi, je réponds que le sien "rien", enfin peut-être un truc vraiment et absolument et indubitablement très vague.
7) Dialogue.
Moi : je viens de Lorraine... (histoire de décourager ce faussaire voulant faire ami-ami avec un futur copain d'Anne Sinclair... (à ce propos, j'attends toujours ton commentaire, Anne) )
Lui : oui, mais encore...
Moi : près de Toul (là, c'est sûr, il va rengainer ses questions et tourner le dos)
Lui : du village de XXX ? (anonymat obligatoire, hein ? Mes parents y habitent encore, si on pouvait éviter le défilé de car devant leurs tulipes, ce serait sympa...)
Moi (carrément ébahi) : absolument (silence de chez silence)
Lui : je me souviens bien de toi, tu prenais le car pour aller au collège....
(bla, bla, bla...)

Non, mais sans rire, elle est étonnante quand même cette matinée.
Rencontrer à Washington un garçon qui vient du même village que moi, dont la fille est une bonne copine de la mienne, je crois que je ne m'en remettrai jamais.

Bon, d'accord, à part ça, qu'est-ce qu'on peut se dire ? Peut-être pas grand chose...
Quoique... Sa fille a tiré sur la queue de loup et la cravate de ma fille avant le spectacle de la fête. Et ce n'est pas parce qu'on est du même bois que je vais me taire. Au contraire. Puisque je suis en terrain de connaissance.

Pensez-vous que ma rencontre est plus probable que ça ?



La chanson du jour : les Breeders chantent "Cannonball"



Et la liste des "hasards"
- naître
- vivre
- mourir
(maintenant, à vous de jouer)

jeudi 12 juin 2008

Lettre ouverte à Anne Sinclair

Chère Anne, (tu permets que je t'appelle Anne, on est voisins maintenant)

Ça fait longtemps que je voulais te contacter. Mais bon, je préférais, dans un premier temps, te laisser faire ton trou avec Dominique. Tu t'es installée à Washington DC depuis qu'il a été nommé directeur général du FMI.

Maintenant que j'ai lu ce que tu dis dans le Figaro du 10 avril dernier et après avoir entendu tes propos sur RTL le 8 mai, j'ose enfin t'écrire. Ca n'a pas été sans hésitation.

Avant, tu m'impressionnais drôlement. Sciences-Po, journaliste vedette sur la Une, tu illuminais les dimanche soir de tes yeux bleu azur (ou marine, je ne sais plus) et tu réchauffais le blues du dimanche soir avec tes pulls en mohair.

7 sur 7, c'était le rendez-vous politique de mes parents, celui où, je crois, Delors avait annoncé qu'il ne se présentait pas à la présidentielle.

Et te revoilà, à quelques yards de moi. Avec les mêmes soucis que moi. Tu le dis toi-même : ce qui est dur, "c'est quitter son pays, ses amis (...), tout ça, c'est un peu difficile. Vu de la France, on croit que tout est facile aux États-Unis (...) Or, depuis le 11 septembre, la société s'est bureaucratisée, beaucoup de paperasses, beaucoup de tracas administratifs..." (RTL)

Je suis bien d'accord avec toi. Une fois, on a attendu l'employé du gaz de 8h à 17h... Il a posé un mot à 16h45. On a dû rappeler pour qu'il vienne.

Et puis, Georgetown, où vous avez acheté "une maison en briques rouges" (Le Figaro) que vous agrandissez pour accueillir vos six enfants, ça a beau être le coin le plus chicos de Washington, ce n'est pas le paradis pour autant.

Pas plus tard que ce matin, on est allé petit-déjeuner au Pain Quotidien et on a dû aller dans un parking souterrain tellement il n'y avait plus de place dans les rues... Et bien, on est resté une heure et trois minutes... Boum, 17 dollars.
Oh, je me plains, je gémis, mais ce n'est rien à côté de toi. En avril dernier, en attendant de passer ton permis de conduire et d'avoir le sticker des résidents, tu devais "changer la voiture de place toutes les deux heures."

C'est sans doute pour cela que le Figaro écrit que toi et Dominique, vous gardez vos distances avec les mondanités. Je vous imagine en train de faire des dîners-sandwichs à côté de la voiture qu'il faut bouger.

Mais rassure-toi, le vélib' version US va bientôt débarquer à Washington. Oh, je voudrais pas parler politique... Ça aurait quand même de la gueule de te voir toi et Dominique en vélo... Ça en boucherait un coin à Bertrand le parisien.

En revanche, si tu me permets une petite remarque, je suis un peu inquiet pour votre intégration. Le Figaro dit que Dominique "ne s'est pas converti au rite du barbecue le week-end." Ok, Dominique est en voyage 150 jours par an, d'accord, mais pas question de renoncer à vous faire des copains.

Je te propose de me laisser un commentaire pour qu'on se fasse une bonne viande grillée un de ces jours... Avec une bière bien fraîche. Ça te détendrait et on pourrait se regarder un match de football américain.

Ah oui, j'oubliais, un dernier truc ! J'ai lu, toujours dans le Figaro, que tu étais "aux prises avec des plombiers pas toujours au sommet de leur art"... Et là, j'ai pensé très très fort à toi.
Ta pudeur naturelle t'honore mais j'ai bien lu entre les lignes... Toi aussi, tu as des problèmes de wawas.

N'hésites pas, passe un coup de fil, je te prêterai ma super-ventouse, celle qui est bleue avec un manche transparent.

Allez, le hug à Dominique, keep in touch et on se fait un barbecue un de ces jours, promis ?

Pour mémoire, un hors-antenne lors d'une émission de 1987 avec le Comte de Paris (à 3 minutes, une croquignolesque séquence sur Charles Pasqua)




La chanson du jour
: Alela Diane chante "Pirate's gospel"



Et la liste des "personnalités improbables de la télé"
- Jean-Pierre Descombes (à 20h, les jeux)
- Alain Gillot-Pétré (pour moi, El senor meteo)
- PPDA (le long règne animal de la grand'messe)
- Marie-France Cubbada (j'adore comment sonne son nom)
(maintenant, à vous de jouer)

mardi 10 juin 2008

Dessins animés

Hier, je me suis fait une orgie de dessins animés. Comme à la belle époque des mercredis après-midi de jeunesse seul à la maison.

J'ai découvert "Bob l'éponge". J'étais passé au travers en son temps (il y a huit ans) et je ricanais doucement ces derniers jours quand le bon ami m'en parlait avec des trémolos dans la voix. D'autres amis adoraient aussi. Ils avouaient même que c'était deux fois plus gondolant quand tu avais fumé.
Cette histoire devenait suspecte car ces gens là sont drôles, très amusants même.

Or donc, je décidais de visionner avec objectivité l'objet en compagnie des enfants. Cinq épisodes en version française plus tard : c'est très décalé, vachement malin, plein de causticité à l'égard du mode de vie américain, moins politique que South Park, plus amusant finalement que la satyre familiale à la "Family Guy" ou "Les Simpsons".
Autant vous l'avouer, j'ai d'ores et déjà deux chouchous ; l'étoile de mer Patrick et le poulpe qui tire tout le temps la tête. A mettre dans toutes les valises des expatriés aux Amériques.


Je passe rapidement sur Casimir et "L'île aux enfants" qui a ennuyé tous les enfants (8, 6 et 3 ans) et leur père.

Il faut dire que commencer le premier épisode par Julie qui raconte durant cinq bonnes minutes un conte aux enfants sur un banc vert en caméra fixe avec la peluche habitée qui opine du chef pour mettre de l'ambiance... C'est moyen moins.

Et puis je déteste le concept de revival, le vintage, tout ce qui est régressif... Et le disco ? Ce n'est pas la même chose, c'est une danse joyeuse, pas régressive.


Bref, on enchaina avec "Il était une fois l'homme". J'étais anxieux car mon souvenir était si merveilleux que je craignais l'effet "Maya l'abeille". A savoir une image pourrie avec des fonds d'écran identiques, les mêmes scènes reproduites... L'ennui total.

Sauf que là, pas du tout. C'est toujours passionnant, toujours européano-centré (pas une allusion à la civilisation chinoise, aux Mayas) mais fichtrement bien foutu. Ironique, bien raconté, les dessins des années 80 passent toujours...

Et quelque chose m'a frappé : qu'est-ce qu'on est dans le politiquement correct aujourd'hui. A force de glissades, l'édulcorant des mots et des images a tout saupoudré. Dans "Il était...", ça trucide à tout va, les TRex saignent les triceratops, le sang gicle, les têtes sont coupées, les coups de fouet laissent des plaies ouvertes...

Dans les Goonies, un film d'aventure pour enfants des 80's, (pas un chef-d'oeuvre), on a des pelletées de "merde", des "ta gueule"... Pas de quoi fouetter un chat. Autant de mots réservés à nos 2 minutes de gros mots mensuels avec les enfants (pendant 120 secondes, ils lâchent tous les gros mots qu'ils connaissent, ça leur fait du bien et ça nous met au parfum de leur vocabulaire... Je dois avouer, je suis un peu déçu, ils manquent de matière... Attendons un peu)...
En tout cas, aucun rapport avec les "bbbiiiiiipp" énervants couvrant tous les fucking des télés américaines (hormis HBO).

Ca n'a rien à voir mais vous rappelez-vous le générique du début d"Il était une fois l'homme" ? Regardez la dernière image... Elle m'a fait tout drôle. Quel raccourci lucide de l'histoire de l'humanité...



La chanson du jour : Charles Aznavour chante "Paris au mois d'août".



Et la liste des "héros de dessins animés adorés"
- Heidi (monstre des alpages suisses)
- Albator (gentil héros de l'espace)
- Tous les golgoths dans Goldorak (mais le dessin est tout pourri)
- Spiderman (avant l'apparition bienheureuse de la naïade Kirsten Dunst)
(maintenant, à vous de jouer)

ADDENDUM du mardi soir : en fait, les enfants préfèrent "Il était une fois... la vie" à "Il était une fois... l'homme". Ils trouvent qu'on rigole plus... Ils ont calé sur la Pax romana et le franchissement du Rubicon évacué en cinq secondes... (En plus, je devais quasiment tout expliquer, ce qui faisait durer chaque épisode cinq fois plus longtemps... Or, j'ai un barbecue à faire, moi !)

samedi 7 juin 2008

Martin Luther King dictateur ?

Aujourd'hui, on va faire à l'Américaine. Les faits puis les commentaires. Séparés.
Un mémorial consacré à Martin Luther King va être construit à partir de 2009 sur le mall de Washington DC. Le projet, qui coûtera 100 millions de dollars, comprendra une pièce majeure, une statue du leader des droits civiques. Après concours lancé par la Commission of Arts, c'est un sculpteur chinois, Lei Yixin, qui a gagné le droit de fixer le grand homme dans le granit.

Enfin, il a surtout "gagné" jusqu'ici un beau panier garni de polémiques. On a d'abord reproché à la Commission d'avoir choisi un Chinois plutôt qu'un Américain ou mieux encore, un noir américain. Certains ont trouvé dommage qu'un tel projet finisse dans les mains d'un artiste issu d'une "dictature".

La seconde salve de critiques est apparue après le premier modèle en glaise réalisé en Chine. La statue se trouve ici. Des membres de la commission ont jugé que la sculpture faisait trop "réalisme socialiste". Mais le sculpteur, surtout connu pour une gigantesque statue de Mao, avait été sélectionné en connaissance de cause.

Dernière banderille, et non des moindres, on a reproché au projet d'être trop "confrontational" avec son visage martial et ses bras croisés... Bref, de ne pas représenter la vraie image de MLK, en tout cas, celle qui sera léguée aux générations futures. Or, cette sculpture s'inspire d'une photo qui trônait dans la maison de dizaines de millions de noirs américains dans les années 60.

Le sujet est d'importance aux Etats-Unis qui regorgent de représentations de ses grands hommes (peu de grandes femmes, tiens...). La statue de MLK devrait mesurer près de 10 mètres de haut et dépasser ces consoeurs de Lincoln et Jefferson. Quelle mémoire veut-on privilégier ? Une vision consensuelle ? Un MLK éthéré ?
En tout cas, la polémique est passionnante à l'heure où un noir est, pour la première fois, en passe de l'emporter à la présidentielle.


A propos de réalisme soviétique
, une visite à Chemnitz (Allemagne).


La chanson du jour : Elis Regina chante "Aquas de março".



Et la liste de "mes représentations futures en statue"
- debout un oiseau sur la tête (genre St-François d'Assise)
- assis sur un banc près d'une bouche de métro (comme on en voit aux USA)
- en cube de granit rose (période constructivisme russe)
(maintenant, à vous de jouer)

jeudi 5 juin 2008

Avis de tempête

A 15h00 hier, madame m'appelle de son travail pour me prévenir qu'une tornade est annoncée vers 15h20. A quelques kilomètres de là, au Fonds Monétaire International, tous les ordinateurs affichent le message.

Un quart-d'heure après, portes et fenêtres closes, arrivent en bloc : de la pluie (beaucoup), du vent (pas mal, 90km/h), des éclairs, du tonnerre... La tempête dure une vingtaine de minutes. Il n'y a plus d'électricité. Avec le petit garçon, très content d'avoir peur, je me prépare à me mettre en position "duck-to-cover" (à genoux, tête par terre et bras autour des jambes) au cas où... Mais rien.

Je repense aux jeux d'enfants lors des inondations, à la fois où nous avons été électrocutés avec trois copains dans la maison d'un d'entre eux, la fois où la maison de mes parents a pris la foudre...

Je vais chercher les enfants à l'école. Les feux tricolores clignotent tous. Le système de transports scolaires semble totalement désorganisé. Nous attendrons deux heures l'arrivée des enfants. L'électricité reviendra ce matin à 7h. Nous avons lu à la chandelle... Ce qui m'a ramené aux siècles passés.

Ce matin, je me précipite sur le Washington Post. De tornade, point mais un mort et un blessé grave dans la région. Un arbre est tombé sur leur voiture. Plusieurs troncs ont d'ailleurs bloqué les routes.

Les enfants restent à la maison aujourd'hui car le Comté où se trouve l'école des grands a demandé que les classes demeurent fermées. Comme en cas de neige ou de pluie.

Mais quand même... Ce n'était qu'une bonne tempête... L'Europe en connaît des semblables plusieurs fois par an. Sans en faire la catastrophe du siècle.


Peut-être un signe céleste à l'occasion de la nomination d'Obama comme candidat démocrate à la présidentielle. En tout cas, les bébés ont fait leur choix.



La chanson du jour : Alain Leprest chante "une valse pour rien".




Et la liste des "gênes occasionnées par une coupure d'électricité"

- pas de lumière pour lire (la bougie fait dormir, finalement)
- pas de frigo (le Coca-light n'est pas très frais)
- pas de vidéo (pour les enfants)
(maintenant, à vous de jouer)

lundi 2 juin 2008

La terrasse sur le toit

Est-ce que tu as une terrasse sur le toit ? (Do you have a rooftop deck ?) C'est, selon le Washington Post, la phrase tendance de l'été dans la Capitale de l'Empire.

Le quotidien, qui connaît mieux sa ville que moi, ajoute : "avec une terrasse sur votre toit, vous ne serez jamais seul". Grignoter des chips ou des carottes trempées dans une sauce blanche en sirotant un cocktail à base de téquila 20 mètres au-dessus de la plèbe, cheveux au vent, paraît-il qu'il n'y a pas mieux.

Autant dire que la bonne société vingtenaire et trentenaire de DC ne lorgne qu'une chose : au faîte de sa gloire, boire un cocktail depuis une position dominante.

Certains sont prêts à tout pour "socialiser" avec les heureux possesseurs. Une jeune fille se confie : "j'ai pensé, une fois, faire une annonce sur Craiglist (site d'annonces en tout genre), juste pour trouver quelqu'un qui aurait une terrasse sur un toit."

Dingue, je vous dit. Mais pas simple. Il faut jouer des coudes. Car certains condominiums (ensemble d'appartements régis par un règlement intérieur strict) limitent à un invité la tolérance sur leur toit.

Attendez, il y a mieux que la terrasse sur le toit brûlant, c'est la piscine. Le bonheur intégral, le plaisir maximal, la véritable volupté.

Arrivé à Washington, ignorant cette échelle de valeurs, j'ai tout bêtement loué une maison comportant une terrasse donnant sur l'arrière, avec vue sur les écureuils, odeurs de campagne et inondée de soleil dès le printemps. Du simple et de l'efficace. Je regrette amèrement ce geste stupide.

Mais j'ai trouvé une combine. Un bon ami, qui dispose d'un couloir de 40 mètres de long, qui a bien voulu racheter ma vieille guimbarde, bénéficie aussi de la jouissance partagée d'une piscine sur le toit de son immeuble. Au 25 ème étage d'un des pavés de béton les plus hauts des alentours.

Le problème, c'est que nous avons deux autres couples d'amis qui ont également une piscine dans leur lotissement. Ils nous ont invité à patauger. J'ai déjà refusé trois fois. Je ne sais pas comment leur dire qu'ils ne me servent plus à rien. J'ai vraiment besoin d'aide.

Sinon, je peux toujours aller chez le Jardiland local, comme ce squatteur de Rémi Gaillard.




La chanson du jour
; Daedalus chante "Fair weather friends".




Et la liste de "l'invité putatif de ma terrasse virtuelle"

- Un poilu de la guerre de 14
- Un soixante-huitard des révoltes de Watts
- Un enfant de la guerre des boutons
- Un tailleur de pierres des cathédrales
- Un ouvrier des pyramides
(maintenant, à vous de jouer)

dimanche 1 juin 2008

Barbecue

Hier, organisation d'un barbecue dans un parc bordant Washington. Des tables avec bancs intégrés (que l'on peut bouger, les tables), des grills (cimentés dans le sol), de la viande et des salades, tout était de sortie pour que la fête soit folle. Même le soleil, qui mit de la joie au cœur de la troupe française.

C'était sans compter sur mon inexpérience d'apprenti-barbecueur. Tout à la joie de quatre repas précédents et relativement réussis, de saucisses, hamburgers, saumon et côtes d'agneau non carbonisés, je me croyais capable de réitérer l'exploit.

Bref, vous me connaissez, le matin, je plastronnais, ignorant l'infortune qui allait me frapper.

Et je me leurrais. La photo montre notre instrument, un joli BBQ rond, un véritable modèle de base à côté des monstres à charbon ou à gaz qui peuvent trôner dans les jardins américains. En tout cas, un sparring-partner bien trop faible face au défi qui m'attendait.

J'usais de papier journal, de carton et surtout (oh, le malheureux !!) de petit bois en oubliant que la veille, une mousson d'anthologie avait recouvert ville et alentours. Et surtout, j'avais acheté des galets de charbon de bois simples. Bref, le tout produisit de la fumée, et un peu de chaleur, une tiédeur même pas bonne à chauffer des saucisses pré-cuites.

Au bout d'une demi-heure d'efforts inutiles mais enfumés, une des jeunes femmes du groupe décida d'aller héler nos voisins qui, eux, disposaient du bon matériel. A savoir les galets enduits de kérosène, ou d'essence, en tout cas d'un mélange propre à enflammer la terre entière.

Après une dizaine de galets empruntés dispersés sur notre tapis noir et tiède, le feu prit son allure de croisière. Bon, ça sentait quand même pas mal le mélange mais les côtes de boeuf, hamburgers et saucisses passèrent de vie à nos plats. Délicieux, merci bien (quoique les sauces américaines pour barbecue, je n'aime pas, préfère la moutarde de Dijon).

Ca n'a rien à voir mais la semaine dernière se tenait le championnat mondial de barbecue de cochon à Memphis, Tenessee. Des stands sur 5 km, près de 125 000 spectateurs sur trois jours, 270 équipes... Et des cochons rôtis en veux-tu en voilà dans cette vidéo. Certains tournaient sur leur broche durant 24 heures pendant que les compétiteurs alimentaient le feu.


Et chez Barnes & Noble, honorable chaîne de livres américaine, on peut voir une table regorger de livres consacrés au barbecue. Du "comment cuire votre belle-mère ?" à "la meilleure manière de préparer les ribs en sauce".


La chanson du jour : Mahmoud Ahmed, un grand du jazz éthiopien. Mais je n'ai pas trouvé le titre de la chanson...



Et la liste des "plats détestés qui sont pourtant proposés à la dégustation"
- la cervelle (non merci, je l'imagine étalée sur le mur)
- la tétine de vache (non merci, je préfère le lait)
- la tête de veau (...)
- le pied de porc (trop gras)
- la queue de cochon (trop zébulonesque, je vois l'animal en vie)
(maintenant à vous de gerber... Euh, de jouer)