vendredi 30 janvier 2009

Foule


Je viens de recevoir à l'instant
même des photos envoyées par un ami qui a couvert la grève française d'hier.

D'après les éléments que j'ai pu recueillir dans les journaux, il y avait entre 1 et 2,5 millions de personnes. Une foule dense et bigarrée, qui hurlait et tapait dans ses mains alors que les trois couleurs du pays, le bleu, le blanc et le rouge, flottaient dans l'air. Tous étaient fiers d'être là et avaient le sentiment, bien légitime, de vivre un moment historique.

Ah, l'ami vient de m'appeler. J'ai fait comme une boulette. Les photos n'illustrent pas le mouvement de grève mais l'investiture de Barack Obama.

Une semaine après l'évènement, je voulais partager avec vous (comme on dit souvent à la télé américaine, "I would like to share with you...") ces visages et ces moments capturés par Patrick Chatelain, dont le site mérite plus qu'une visite.













La chanson du jour : Screaming Jay Hawkins chante "I put a spell on you".




Et la liste des "foules qui font l'histoire".
- La Chute du mur de Berlin
- Les manifestations de 1936 à la sortie des usines
- Les gens amassés devant l'ambassade américaine lors du départ des troupes au Vietnam

(Maintenant, à vous de jouert)

jeudi 29 janvier 2009

Incident diplomatique


Le président Américain
a connu hier son premier incident diplomatique. Un affront pourtant demeuré sous le boisseau. Avec la Corée du nord ? Vous n'y êtes pas. L'Iran, l'Irak ou encore la France ? Pas plus. Vous vous demandez si le Pakistan est là-dessous ? Perdu.

Hier et avant-hier, les écoles du Montgomery County, étaient fermées pour cause de neige (mardi) et de glace sur les routes (mercredi). Oh, neige et glace, ce n'était pas la Sibérie. Ils annonçaient "ice storm" et on a eu 10 centimètres de blanche et une pluie verglaçante.

Il n'empêche. Aucune école ouverte, pas même celle des enfants, ce qui nous a permis de faire une délicieuse après-midi de luge en compagnie d'amis. Sidwell Friends, l'école fréquentée par Malya et Sasha Obama, avait aussi fait journée portes closes.

" Ce n'est pas à Chicago que ce serait arrivé", a déclaré en substance le 44ème président, le reste de sa déclaration sous-entendant que les Washingtoniens étaient des mauviettes. Bon, si je suis plutôt d'accord avec Obama sur ce coup-là, j'ajouterais cependant que ce n'est pas la meilleure façon de s'intégrer dans sa nouvelle ville.

A l'instar du Parisien, le Washingtonien est susceptible et supporte mal qu'on vienne lui faire la morale. Il habite la Capitale, quand même ! Et puis, comparaison avec Chicago (où les enfants barbotent dans la neige la moitié de l'hiver) n'est pas raison. Sur les quatre dernières années, il y a eu, en moyenne, deux jours de neige annuels à Washington.

Certes, les pouvoirs publics locaux appliquent le principe de précaution maximal. Ce matin, les écoles ont ouvert avec deux heures de retard alors que les routes étaient impeccables. Pour quelle raison ? Je l'ignore. Mais faut-il acheter des engins de déneigement pour ces quelques jours de neige ? Et ainsi augmenter les impôts ?

Petit conseil à Barack : réconcilie-toi avec l'âge de glace qui dort en toi et vas assister à un match de l'excellente équipe de hockey de la ville.

A défaut, regarde la vidéo d'un de mes comiques français préférés (car complètement barré) qui s'essaie à ce doux sport où l'on est projeté contre du plexiglas.




La chanson du jour : "Tombe la neige" par Adamo.




La liste des "occupations par temps de neige".
- Faire patienter les enfants électrisés par le temps.
- Faire de la luge et se mouiller.
- Rentrer et prendre un bon goûter.

(Maintenant, à vous de jouer)

mercredi 28 janvier 2009

La vie étudiante

A Charlottesville, où nous fûmes le dernier week-end, il n'y a pas que des demeures de présidents. On y voit aussi des étudiants. Beaucoup. Environ 15 000. Et aussi des étudiantes, qui se réunissent en grappes le samedi soir (enfin, il était 17h30) devant le bâtiment de leur sororité pour sortir je ne sais où.

Je n'ai pas eu le temps de dégainer l'appareil photo mais le lendemain, sur les coups de 13h, madame fut plus prompte à détecter la bande qui s'avançait vers nous, dans la rue piétonne.



Quelques heures plus tard, nous visitons le campus, créé par Jefferson. Côté bâtiments, il comprend une superbe rotonde (sur le modèle du Panthéon romain) faisant office de bibliothèque qui ravira les érudits et aussi de bien belles pièces.








L'ensemble, gorgé de colonnes et d'une somptueuse symétrie, a été construit à partir de 1816, quand Jefferson entrait dans sa 72ème année.






A l'intérieur des colonnades, on voit des petits appartements pour étudiants chanceux qui ont, chacun, leur cheminée.





La chanson du jour : Vincent Delerm chante "Les filles de 1973".



Et la liste des "bons moments étudiants".
- Lire dans la chambre la nuit avant de préparer l'exposé de 5h à 7h du matin.
- Les sorties dans l'appartement d'un copain en amenant quatre bouteilles de rosé.
- Sécher les cours pour voir les films le lundi matin en séance de presse pour le journal cinéma qu'on avait créé.
- Et discuter, discuter jusqu'à point d'heure.
(Maintenant, à vous de jouer)

lundi 26 janvier 2009

Monroe vs Jefferson


Vous connaissez Monroe ?
Non pas elle, lui.

Oui... Lui, le cinquième président des États-Unis, de 1817 à 1825. Jusqu'à ce week-end, ma culture concernant le bonhomme se limitait à la doctrine Monroe (qui d'ailleurs n'est pas de lui).

Maintenant que j'ai visité sa maison, près de Charlottesville (en Virginie, à deux heures de DC), j'ai l'impression de mieux saisir le garçon. C'est à partir de son nom qu'a été baptisée la capitale du Libéria (Monrovia). Il a été ambassadeur en France et il a tellement apprécié Napoléon (ou était-ce la réciproque) que celui-ci lui a vendu la Louisiane pour presque rien.

D'ailleurs, dans sa demeure, fort modeste, nous avons visité son salon Empire et découvert des pendules françaises plus belles les unes que les autres. Comme il était interdit de prendre des photos (même en douce), on a pris la maison sous toutes les coutures...




Et même la chambre des invités...


Et celle du contremaître...



A quelques kilomètres de là, une autre demeure en jette. C'est celle de Jefferson, un autre président -plus connu, celui-ci- des États-Unis. Construite à Monticello sur un gigantesque terrain, la résidence est de style palladien.

La lumière inonde la demeure selon une équation magique ; la surface des fenêtres devait être égale à celle de la pièce.


Le maître du domaine, où l'on pouvait vivre en complète autonomie, comptait 70 esclaves.


Les visites étaient à l'image des demeures. Très rapide, assez froide, pour tout dire professionnelle fut celle de la maison de Jefferson. Il faut dire que, même en hiver et par un froid pinçant, les visites se succédaient à coups de talkie-walkies.

Quant à notre guide de la maison de Monroe, elle était passionnée, chaleureuse. Elle nous a quitté, avec un quart-d'heure de retard, en nous disant : "si vous devez retenir une chose de Monroe, c'est qu'il a sauvé la Déclaration d'indépendance des mains des Anglais".

Alors, si vous venez à Charlottesville, bien sûr, allez à Monticello (Jefferson ne s'est tout de même pas endetté à vie pour rien...). Mais allez faire un tour à Ash-lawn Highland, là où demeure l'esprit de Monroe. Le président.


La chanson du jour : "I want you back" des Jackson (encore un président) Five.



Et la liste des "hommes -et des femmes (merci Nath!) d'État qui ont marqué le monde" (sans réfléchir)
- JF Kennedy
- Brejnev
- Castro

(Maintenant, à vous de jouer)

vendredi 23 janvier 2009

Différences

En regardant l'investiture du 44ème président américain, j'avais comme un drôle de truc dans les yeux. On peut appeler cela de l'émotion.

J'ai aussi ressenti un énervement sans nom en me rappelant de l'élection française, de cette soirée fouquet'sienne surréaliste et ce qui s'ensuivit.

En un seul mot, je voyais dans le comportement et les mots des deux présidents toute la différence entre servir et se servir, une vue à court terme et une vision de son pays.

Et puis j'ai lu hier cet article de Didier Jacob sur les lectures de Sarkozy et d'Obama. Il écrit cent fois mieux que tout ce que je voudrais exprimer.


La chanson du jour : "Sad song" par Au revoir Simone.



Et la liste des "qualités d'un président de la République"
- Honnêteté
- Vision sur ce que sera le pays dans cinq ans
- Humilité par rapport à la fonction
- Rassembleur

(Maintenant, à vous de jouer)

jeudi 22 janvier 2009

Barackalyptique

Hier, sur le chemin reliant notre maison à l'école des enfants, j'ai trouvé une vingtaine de sapins sur les trottoirs, armés de leurs épines sèches et néanmoins vertes. Beaucoup plus que tout autre jour. (Celui-ci est devant chez nous).

Il n'y a qu'une explication possible à cet abandon tardif de conifères. L'effet Obama. Oui, encore lui. Partons de mon cas personnel, si vous le voulez bien.

Sitôt les fêtes de Noël-nouvel an derrière soi, quand se débarrasser du symbole -devenu encombrant- de la joie passée ? Rude question pour une famille munie d'enfants.

Nous avons décidé de caler l'instant fatidique avec le départ du cher Fab-Fab qui était venu nous rendre visite quelques jours. La lumière de nos nuits a emporté avec lui la joie de Noël.

J'imagine sans peine que nos voisins ont fait de même. Ils ont attendu l'investiture d'Obama pour balancer leur sapin. On peut raisonnablement estimer que les sapins ont occupé l'espace domestique pendant un bon mois et demi.

C'est quand, au fait, la prochaine grande fête américaine ? Ah oui, la Saint-Valentin, dans trois semaines. Me voilà rassuré.


A propos de déchets, les deux millions de personnes qui assistaient à l'investiture ont laissé un beau cirque après leur passage. Le Washington Post du jour raconte que dès six heures du soir, 300 personnes se sont attaquées au mall. Elles ont ramassé 130 tonnes de déchets et 100 autres tonnes ont été collectées en ville. Sur une vidéo amateur, c'est joli.



La chanson du jour : "La Grange" des ZZ Top.


Et la liste des "objets que j'aime quand ils sont usés".
- Les livres et vieux papiers (j'allais même dans les déchetteries municipales en chercher)
- Les fauteuils en cuir un peu déchirés.

(Maintenant, à vous de jouer)

mardi 20 janvier 2009

Bals

21h10 : le couple Obama vient de quitter son deuxième bal de la soirée.

Ils en feront dix dans la nuit. A chaque fois le rituel est bien rodé. Le président arrive, en smocking noir et noeud papillon blanc, sa femme en robe blanche (critiquée, elle aussi comme la jaune moutarde de l'investiture) et il prononce quelques mots d'introduction.

Puis le couple danse, devant toute la salle, sur un air romantique qu'on entend à peine. Immédiatement les appareils numériques se lèvent pour immortaliser l'instant. On voit bien qu'ils sont explosés de fatigue. Et surtout, il n'y a qu'eux pour danser, de manière un peu mécanique...

Allez, demain, les affaires commencent. Au programme de la journée, crise financière et Irak. Good luck, mister président.


En attendant, un autre genre de bal, plus ou moins improvisé à la gare de Liverpool.



(Maintenant, à vous de commenter).

Parade

16h35 : le couple présidentiel passe un quart d’heure à la maison Blanche.

Puis ils rejoignent l’estrade où derrière une vitre blindée, ils regardent la parade. Michelle Obama esquisse quelques pas de danse quand des élèves d’Hawaï, l’ancienne université de son mari, passent devant eux en musique.

17h11 : la nuit tombe sur Washington DC.

Des gymnastes de Chicago font des sauts périlleux sur l’avenue.
On a aussi un défilé d’indiens, sur chevaux en costume traditionnel.
Et encore des trompettes, des costumes rouges, bleus, des ornements dorés, des tambours, des bonnets à fourrure qui jouent de la cornemuse, des femmes qui montent en amazone.

« Cette parade montre bien que le visage de l’Amérique a changé. On a une famille à la Maison blanche, avec des petites filles qui se pressent contre la vitre pour regarder le défilé et qui sortiront le Président de la bulle du pouvoir », dit un commentateur sur CNN.

A pied

16h00 : Moment incroyable. Obama et sa femme sont sortis de la voiture pour faire un bout de chemin à pied. Il sont à mi-chemin. Entourés de garde du corps (à trois mètres d’eux), ils se tiennent la main et saluent la foule qui crie. Beaucoup d’enfants. Moment très émouvant de les voir tous sourire.

« Même le temps s’est mis de la partie, il fait beau », dit Wolf Blitzer, le Monsieur Loyal de CNN. « Et froid comme à Chicago », ajoute un autre.

16h10 : le couple Obama rentre à nouveau dans la limousine alors que Biden reste dehors.

« Il faut beaucoup de courage pour marcher dans la rue, les services secrets n’avaient pas prévu cela », ajoute Blitzer.

« Vous savez, les Services secrets recommandent, donnent des conseils mais au bout du compte, c’est le président qui décide », commente un conseiller.

Pendant que la parade se poursuit, CNN montre sa dernière trouvaille technologique. Tout le monde peut envoyer des photos au site de la chaîne. Et l’internaute a la possibilité, à partir de la sélection de photos de l’investiture de zoomer jusqu’à reconnaître les invités... Ils ont appelé ça « The moment ».

Et un journaliste montre l’image de Ted Kennedy, qui apparaît entre le couple Obama lors de la prestation de serment. Un Kennedy alors souriant...

16h27 : Le couple Obama ressort de sa limousine et ils se tiennent par le cou en marchant. En comptant bien, il y a au moins 15 agents des services secrets dans un large cercle autour d’eux.

Devant le convoi présidentiel, il y a un bus, semblable à celui de Rosa Parks quand elle avait refusé de se lever pour laisser sa place à un blanc. Un excellent billet parle d'elle ici.

« Aujourd’hui c’est un jour spécial pour une lutte qui a commencé il y a une centaine d’années», commente Donna Brazile, qui a été conseillère durant la présidence Clinton.

En limousine

15h21 : les deux couples sont sur les marches du Capitole et assistent à un mini-défilé... Main sur le coeur quand le drapeau américain passe devant eux. Une compagnie joue du flutiau, sans doute pour représenter les résistants à l’envahisseur anglais. Arrive la limousine dans laquelle ils s’engouffrent.

Cette nouvelle limousine est présentée comme un tank sur roues avec des vitres. Une Cadillac surnommée « La bête » par les services secrets. J’aimerais bien avoir sa plaque d’immatriculation (mais ça va être dur) sur laquelle est inscrit : « USA 1 ».

Sur CNN, une petite carte, en bas de l’écran, montre la progression du convoi présidentiel sur Pensylvania Avenue, longue de 1,7 miles (3 kilomètres), entre le Capitole et la Maison Blanche.
Jimmy Carter est le seul à avoir fait le parcours à pied, en 1976.

15h35 : il n’y a pas de public massé le long de l’avenue. Trop dangereux. Juste 13 000 personnes et enfants invités en face des milliers de policiers qui forment un cordon ininterrompu le long de l’avenue. Et des invités assis sur des gradins disposés tous les cinq cent mètres.

Trois formations de policiers en side-car formés en chevron les précèdent.
Quatre agents des services secrets marchent à côté de la limousine.

Entretien de CNN avec John Lewis, représentant de la Georgie, un des premiers à se battre pour les droits civils aux côtés de Martin Luther King Junior. L’élection d’un président noir ? « Il n’y a qu’aux Etats-Unis que cela pouvait arriver, c’est un message d’espoir et d’unité pour le pays et le monde entier.

Lunch

13h : le président et les siens prennent un lunch avec 200 personnes, dont les membres du Congrès à Sanctuary hall, une immense salle du Capitole. On voit John McCain et Cindy assis à la table d’Emmanuel Rahm, le chef du staff d’Obama.

Il sert la main du maire de Washington DC, Adrian Fenty, celle de Ted Kennedy.

Le premier déjeuner de ce genre a été créé en 1953.

Au menu aujourd'hui : poisson, canard et patates douces et « apple cinnamon sponge cake » en dessert.

Les Obama et les Biden vont recevoir des verres en cristal et des vases gravés de la part du peuple américain. Les première dames vont recevoir une photo de la prestation de serment de leur mari.

« C’est le jour le plus pur de notre démocratie, dit un commentateur politique de CNN, celui où est tout le monde est gentil et se dit des mots doux, où les batailles politiques sont oubliées en attendant, demain, la reprise du boulot qui sera dure. »

On voit des images de la rue avant la parade le long de Pennsylvania Avenue, qui relie le Capitole (siège du pouvoir législatif) de la Maison Blanche (pouvoir exécutif). Il n’y a jamais eu autant de forces de sécurité de toute l’histoire des Etats-Unis, quatre fois plus que pour la dernière investiture.

CNN fait encore plus fort que l’interview par hologramme de la soirée électorale du 4 novembre. Ils ont fait une photo par satellite de la foule présente lors de l’investiture. Ca fait deux heures que dure le teasing... On attend toujours.

Ted Kennedy vient d'avoir un malaise pendant le repas. Obama, dans son speech, s'inquiète pour lui.

Investiture


La cérémonie d’investiture
se déroule au Capitole. Deux millions de personnes se pressent sur les deux kilomètres du mall qui relient le Capitole au Lincoln Monument (là où il est assis sur un grand fauteuil) en passant par l’obélisque, le Washington Monument. Il fait un petit –5°c.

A la tribune, derrière Obama, une brochette de personnalités politiques. Les sénateurs et gouverneurs, les anciens présidents Bush père et fils, Clinton et Carter. On voit aussi Steven Spielberg, John Cusak, Colin Powell et le pilote de l’Airbus, « un vrai héros américain ».

Dick Cheney est en fauteuil roulant. Résultat d’un blocage du dos dans sa nouvelle maison.

11h 30. Un pasteur fait la prière.

Aretha Franklin chante une chanson qui ressemble fort au « God save the Queen ».

11h40. Joe Biden prête serment sur une énorme bible rouge tenue par sa femme.

Un quatuor (piano, violon violoncelle, clarinette et piano) joue un petit air de John Williams.

Il est midi. Selon la Constitution américaine, Barack Obama est président des Etats-Unis.
Il prête serment sur la bible de Lincoln, sortie, pour l'occasion de la Bibliothèque du Congrès. Vingt et un coups de canon retentissent.

Résumé de son discours inaugural : nous sommes une grande nation, je m’inscris humblement dans les pas des grands ancêtres, les hommes sont libres et égaux, les temps sont durs, il y a du boulot mais l’Amérique, si elle unit toutes ses forces, qui sont nombreuses, va y arriver. L’Amérique n’a pas peur des nations où les gens veulent être libres.
Nous ne nous excuserons pas de notre manière de vivre envers ceux qui nous combattent. Nous vous battrons. Les outils sont nouveaux mais l’honnêteté et le travail, le patriotisme, ces valeurs sont anciennes. C’est le prix de notre citoyenneté.

Selon les analystes de CNN, « c’était un discours très fort, plus long que ceux de ses prédécesseurs, pas un speech de transition mais de transformation ».

Malia (la grande fille d’Obama) prend son père en photo, Michelle Obama a un ensemble jaune qui devrait faire couler par mal d’encre dans les journaux de mode.

Elizabeth Alexander, une poétesse, lit ensuite un texte « praise song » sur l’amour, les mots.
« Tout peut être fait, toute phrase peut être commencée ».

Un révérend fait la bénédiction pour que le nouveau président soit bien inspiré. Extrait. « Aide-nous à faire le choix de l’amour plutôt que de la haine, de l’intégration plutôt que de l’exclusion ». Il fait des petits jeux de mots sur les différentes couleurs de peau qui détendent bien l’atmosphère solennelle.

Tout le monde entonne l’hymne américain avec les choeurs de la Navy.

Le premier président noir américain accompagne l’ex président à son hélicoptère, derrière le Capitole, pour lui dire adieu. Celui-ci retourne au Texas avec sa femme.

Pendant ce temps, les gens glissent sur l’étang gelé qui sépare le mall en deux.


La chanson du jour : la légèreté de Mirwais avec « Naïve song ».



(Maintenant, à vous de commenter)

vendredi 16 janvier 2009

Tenue de soirée


A
la veille de l'inauguration présidentielle américaine, une journaliste de ma connaissance a les plus grandes difficultés à trouver l'accessoire indispensable à sa robe de soirée pour couvrir trois bals -sur les dix- auxquels doit assister le futur président.

Pensez donc ! Elle va faire le pied de grue à l'extérieur pour savoir ce qui s'est dit, ce qui s'est passé à l'intérieur... Qui la main du président a-t-elle touché, sur qui son œil s'est-il posé ? Autant d'actes, de non-dits et de sous-entendus très "inside the beltway" (à l'intérieur du périphérique) comme on dit ici bas... Les à-côtés de la vie dont le tout Washington raffole.

Or, cette chère consœur risque bien la bronchite carabinée... A moins que... elle ne porte un manteau de fourrure. Car voyez-vous, c'est la dernière tendance de la Capitale de l'Empire, importée de Chicago, chez les noirs en particulier. Y compris les hommes. D'ici la fin de la semaine, nous verrons si cette mode s'impose sur les bords du Potomac.


En attendant, un dessin fait par le grand garçon cet après-midi, après avoir vu les Gremlins (ce qui n'a vraiment aucun rapport).



Et la chanson du dernier épisode de la deuxième saison de l'excellente série "The West Wing" (A la Maison Blanche)... On était toujours dans les années 80.


Sinon, j'ai réfléchi une bonne partie du week-end à cette phrase.

" La vraie violence est celle du cela-va-de-soi. Un tyran qui promulguerait des lois saugrenues serait à tout prendre moins violent qu'une masse qui se contenterait d'énoncer ce qui va de soi." Roland Barthes

(Maintenant, à vous de commenter)

jeudi 15 janvier 2009

La liste est longue

Je ne sais pas vous mais j'ai comme du mal à m'immerger dans cette année 2009 (penser à répéter dix fois ce chiffre : 2009; 2009, 2009... pour s'habituer... (enfant, il me fallait au moins quinze jours pour ne plus écrire la mauvaise année (celle qui venait de s'achever) sur un cahier)).

L'inauguration d'Obama a beau avoir lieu ce mardi devant des foules énormissimes, je n'ai pas goût à grand chose. Bloguesquement parlant. J'erre de site en site, lisant quelques phrases, parcourant des notes, survolant les commentaires. Sans envie d'y poster une pique, un trait, je n'ai pas acheté de nouvelles provisions d'humour à la fin de 2008 (oublier cette année). Ça doit être ça.

Je crains bien que c'est cette chaîne de tags qui m'a tué. L'idée est de pasticher un blog. Elle a montré qu'on avait un style. Difficile d'en changer. Comme une vieille routine sur un pneu bien suturé.

Alors quoi ? Pas arrêter mais reprendre en douceur. Lancer une ou deux phrases, une vidéo, parler de la vie ici bas et faire des projets. Changer de forme ? L'idée des listes m'était venu de Nick Hornby (dans Haute-fidélité), je viens de découvrir qu'un Américain en faisait un site, alimenté par les idées des internautes.


Pour l'instant, écoutons Tom Waits dans "No one".



Et la liste des "titres des bouquins tuants"
- "Vivre fatigue" de Izzo (Jean-Claude, marseillais)
- "Le métier de vivre" de Pavese (de bonnes intentions)
- "Mort à Venise" de Thomas Mann (et le film de Visconti, un monde qui s'écroule).

(A vous de jouer maintenant)

mardi 13 janvier 2009

La goutte d'eau (2)


Personne
ne m'avait parlé des toits américains. De ces couches d'asphaltes, de shingles, de tous ces noms barbares... Alors que la tuile, c'est si joli. Et si solide. De la bonne terre cuite, faite maison, pas ces parterres noirâtres, ces pauvres pelures d'oignon qui nous protègent bien mal de la fureur divine.

Enfin, protègent... Donc, ça fuitait, lisiez-vous dans le dernier billet. Donc vous vous inquiétâtes, ce dont je vous remercie bien bas. Dans cette épreuve (mini, l'épreuve, mais tout de même, l'eau, c'est ma phobie), vos messages d'encouragements furent autant -sinon plus- utiles que les casseroles recueillant l'eau de là-haut.

Pour vous montrer des photos de la chose -sinon ce ne serait pas drôle-, on a d'abord eu ça... (en agrandissant la photo, vous verrez les gouttes s'amonceler, avant de chuter dans des casseroles rouges, en inox et même dans un fait-tout)


En montant dans le grenier, on a vu que le problème se situait plutôt là... (c'est beau le ciel, quand il ne nous crache pas dessus)


Et le zingueur local (faudra trouver un autre nom en Français pour "roofer" vu qu'il n'y a pas la moindre once de zinc ici) a vu ça... (à droite, c'est notre formidable voisine qui a aussi profité du coup de vent).


L'affaire fut réparée prestement, aux frais de notre chère proprio qui aurait bien voulu nous faire croire qu'il s'agissait de gouttières pas nettoyées (mince, la gouttière, j'avais oublié que ça existait dans les maisons, vite un nettoyeur, ouf, c'est fait, le gars a retiré de l'humus à pleines brassées, vérifier aussi ça l'année prochaine).


Je comprends mieux pourquoi le poing du fils d'un expatrié français, a fait un trou dans la cloison de la cuisine bien qu'il ne sache pas plus le kung-fu que vous et moi. Pas aussi gros que celui de la couche d'ozone. Mais quand même.



La chanson du jour : l'autre titre possible du billet...



Et la liste des " toits de l'histoire".
- Le toit du Monde (Everest et Adam part...)
- Le hussard sur le toit (Giono en mode provençale)
- Sous le plus grand chapiteau du monde (pas tout à fait un toit mais j'avais beaucoup aimé le film).

(Maintenant, à vous de jouer).

mercredi 7 janvier 2009

La goutte d'eau (1)


Je suis stressé.
La faute à l'eau qui se déverse dans la salle de bains par le placard. Et il pleut sans arrêt depuis hier soir.

Joli exercice de style de se relever toutes les heures la nuit dernière pour vider les casseroles. Le grenier détrempé, l'eau qui goutte depuis ce matin au-dessus de la baignoire.

Peut-être est-ce une fuite du toit ou une gouttière bloquée par les feuilles ? J'espère avoir la réponse demain.

En attendant, peu de choses me rendent aussi nerveux que l'eau qui s'infiltre, sourd et détrempe tout.


J'ai l'impression d'être dans ce film, "Le jour d'après". Musique de Massive Attack ; "two rocks and a cup of water".




La chanson du jour
: " Singing in the rain".



Et la liste des "histoires liquides".
- "Histoire d'Ô" de Pauline Réage (l'ai-je bien ficelée ?)
- "A vau-l'eau" de Huysmans (fin de siècle en solde)
- "Le fleuve de l'éternité" de Farmer (comment rencontrer Mark Twain dans la vraie vie ?)

(Maintenant, à vous de jouer).