jeudi 23 mai 2013

Changement de cap


Alors voilà… C’est fini, comme dirait le chanteur. Il est temps de clôturer en beauté cette jolie page américaine et ce Potomac Micmac qui fut, durant quatre ans, une partie essentielle et très agréable de mon quotidien.

Grâce à ce blog, j’ai appris pourquoi les WC locaux étaient plus étroits, ce qu’il en coûte de laisser ses clés dans une voiture fermée ou encore les joies de l’attente dans les aéroports.

J’ai cru comprendre, en vivant au milieu des Américains, ce qui les faisait bouger, aller de l’avant et triturer leurs mémoires collectives. « En quoi sont-ils différents ? », nous demandaient souvent nos visiteurs. Je ne me risquerais pas à répondre tant les Américains sont divers, des chanteurs de jazz de La Nouvelle-Orléans aux lobbyistes de DC et des forêts humides de l’Oregon aux marais des Everglades.
Dans notre entourage, il y eut de l’étonnement à nous voir partir, parfois de l’incompréhension quand nous discutions lors nos retours estivaux en France, peu de questions sur notre vie.

Finalement, je me suis juste rendu compte, depuis notre retour en Europe, que l’herbe est plus verte là où l’on souhaite y planter quelques graines. Pendant quatre ans, nous avons semé à Washington, et au long de nos voyages dans les 48 Etats intérieurs, des envies, des plaisirs, des moments de solitude et des fous rires à cinq. Madame à la photo, monsieur au volant, les enfants à l’arrière du van, l’équipée douce-folle nous a emporté durant 160 000 km à travers autoroutes et villes, « turnpikes » et chemins de terre.

Il aura fallu une bonne année pour décoller de ma rétine ce quotidien américain, ces trajets quotidiens entre la maison, l’école, les loisirs et les courses. Désormais, je peux le dire, je vis à Bruxelles, j’habite ici et pas là-bas aussi.

Mais les images demeurent si vivantes que nous les avons gardées au chaud dans des albums photos (à raison d’un par trimestre). Les musiques américaines nous accompagnent aussi. Une vaguelette d’émotion surgit quand un accordéon cajun ou la voix éraillée d’une chanteuse de country résonne soudain dans notre appartement bruxellois. La pluie de la capitale européenne contraste avec le ciel bleu de la capitale américaine. Les expériences sont bien différentes et c’est tant mieux.

Ce blog, ce fut aussi l’échange avec vous, lectrices et lecteurs, vos commentaires, qui ont débouché sur de belles rencontres avec certaines bloggeuses dont la plupart sont devenus des amis que ce soient des Français expatriés ou bien installés aux Etats-Unis. La sensation d’avoir partagé une expérience commune malgré les différences, le sentiment d’avoir touché du doigt une parcelle de « l’American life », voilà qui nous unit au-delà de nos parcours individuels.

Et comme le plaisir d’écrire est toujours là, je vous donne rendez-vous dans un nouveau blog, à quatre mains qui vous conviera à table dans les prochains jours. Il s’appelle « Les déjeuners du dimanche » et parlera de tout ce qu’il y a autour de la cuisine. Il ouvrira… Le dimanche 2 juin. Et on vous y attend avec impatience.

Maintenant, à vous de jouer.

vendredi 14 octobre 2011

Au revoir et bonjour


C'est bête
(je sais), cet étrange sentiment. Une bien drôle d'histoire que celle de fermer la porte du Potomac Micmac, ouverte il y a trois ans et demi. Une bizzarerie (quand on y pense), que de laisser à ciel ouvert des mots et images lancés voici des semaines, des années, voire des jours.

Bizarrerie aussi que de repartir au combat, de s'atteler, chaque jour que fait Mitt Romney, à bâtir un truc, une nouvelle écharpe de mots sur un terrain loué à 6225 km de là (à vol d'oiseau).

On a beau dire, on a beau faire, le blog c'est de l'échange, certes (et du plus bel, merci les lecteurs, merci les amies et amis rencontrés) mais aussi (surtout ?) une manière de carnet qui ponctue le voyage. Un pense-bête écrit avec plaisir, parfois avec le soulagement du devoir accompli, certains jours sous pression, d'autres par besoin, toujours avec je l'espère, un certain style, un détachement de bon aloi mâtiné de cet esprit de camaraderie qui fait les hommes de bonne volonté.

Bon. Comme dirait Simone Signoret, "la Nostalgie n'est plus ce qu'elle était"

Et, ajouterait, l'oeil fatigué par mes empilements de mots, le tenancier du bar où je m'arsouille à coups de Cacolac : "Allez, m'sieur Yibus, faut y aller, on ferme là"

Comme disent aussi, les présentateurs télé durant les journées entières de retransmissions des Jeux Olympiques ; "retrouvez-nous tout de suite sur la chaîne voisine pour voir la suite de notre programme". Et la chaîne voisine, c'est .

Salut Washington. bonjour Bruxelles.

jeudi 15 septembre 2011

BHV et le bricolage institutionnel

Me voici à peine arrivé en Belgique que les affaires reprennent. Pensez donc : une biographie non autorisée met à mal la belle image glacée de Sarah Palin qui devrait glisser aussi vite les pentes des sondages qu'elle met à s'enfiler une ligne de coke ou à draguer les basketteurs, susurrent les mauvaises langues.

Mais revenons au fait du jour : après 451 jours de blocage, un accord a été trouvé la nuit dernière sur BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde). Ne me demandez pas dans le détail de quoi il en retourne, j'en suis à essayer de décrypter les principes de base de la politique belge dans les journaux écrits en français, ce qui n'a rien d'évident, même lorsqu'on vient du pays qui a inventé l'obstruction parlementaire, merveille de manoeuvres dilatoires.

Revenons plutôt à mon ignorance. Je sais juste que les Flamands et les Wallons se sont mis d'accord pour débloquer la paralysie institutionnelle et préparer la formation d'un nouveau gouvernement.

Selon la majorité des éditorialistes, les Wallons auraient cédé du terrain pour préserver l'équilibre des pouvoirs. Certains ajoutent même (ceux du quotidien Le Soir, en particulier) que cet accord arraché de main de maître par le négociateur, Elio di Rupo, serait, en fait, la pierre fondatrice du début d'un long, lent et douloureux processus de séparation des régions flamandes et wallonnes.

De cela, on discutait ferme ce matin dans les bistrots que je me décide à fréquenter sitôt les enfants placés dans le bus, soit vers 7h35. Là encore, j'écoute et me transforme en Bob l'éponge pour tenter de percer les us et coutumes de ce pays au bord de la crise de nerfs (dans une Europe qui ne l'est pas moins).

Que le Manneken Pis vous soit fontaine d'énergie et de sagesse.

mardi 13 septembre 2011

Pas connecté

Pour ceux (et celles) que la nouvelle intéresserait, sachez que lorsque vous souscrivez une offre Belgacom (pack télé + Internet haut débit + téléphone fixe), il faudra à l'expert en branchements une dizaine de jours pour venir réaliser des miracles dans votre appartement.

Petit pot-pourri des dernière nouvelles du front : j'ai appris qu'un "Américain préparé" était le tartare de boeuf dont j'ai fait bombance sitôt le gros orteil posé en terre européenne.

J'ai lu dans son entièreté l'état des lieux de l'appartement rédigé par l'expert. La coutume locale veut que les lieux soient rendus dans l'état quasi neuf dans lequel ils étaient lorsque le locataire entre. J'oubliais de dire que le dit état des lieux est une prose plutôt monotone de 26 pages détaillant jusqu'au moindre craquement de peinture sur le plafond.
(Je sens que les quatre prochaines années vont être une belle course à la propreté... D'ailleurs, pourrait-on désormais me surnommer M. Propre (dont je n'arbore pas encore la calvitie ni la jolie boucle d'oreille) ?)

Sinon, le temps oscille entre grand beau, pluies éparses et nuages joliment gonflés donnant envie de les grignoter dès le réveil.

Que le Manneken Pis soit avec vous.

dimanche 4 septembre 2011

Paris-Bruxelles



Encore un peu de patience avant le prochain blog...

Le temps que j'arrive à régler le téléphone portable qui me parle en flamand.