lundi 30 novembre 2009

Salahi, oh oui


Et une médaille d'or des
"gate-crashers" pour le couple Salahi. Ni plus ni moins. Parvenir à s'introduire à un dîner d'Etat de 400 invités sans un carton d'invitation, voilà qui force le respect.



Les Salahi (Tareq et Michaele) ont dû également battre un record du monde de rapidité. Dès le lendemain, ils avaient leur article dans Wikipedia, où l'on apprend que monsieur est président d'un comité pour le polo, qu'il possède une cave à vin et que madame, ancien mannequin, organise des milliers d'oeuvres caritatives.


Le seul hic, comme le révèlent les articles qui paraissent jour après jour dans la presse américaine, est que la moitié de leurs déclarations sont fausses. Quand on veut fréquenter le vaste monde, mazette, il faut bien se pousser du col.

Ce qui est certain, en revanche, c'est que Michaele a passé le casting pour participer à l'émission de télé-réalité "real housewives of DC", la cinquième déclinaison après Los Angeles, le New-Jersey, New-York et Atlanta.

Cette émission, qui sera diffusée l'année prochaine sur la chaîne câblée Bravo, est sensée présenter des femmes impliquées dans les oeuvres sociales, culturelles et philantropiques de leur ville. Pour ce qui est des relations publiques, Michaele vient de frapper un grand coup. Bravo peut lui dire merci.


Et la liste des "arnaqueurs de génie (ou pas)"
- L'Allemand qui avait réussi à vendre la Tour Eiffel
- Le Français qui avait réussi à vendre des faux Toulouse-Lautrec
- L'américain qui avait réussi à vendre la guerre en Irak

(Maintenant, à vous de jouer)

vendredi 27 novembre 2009

Toques en stock


Je ne m'y connais pas
en chefs (les Américains raffolent de l'émission "top chief" et des livres de cuisine) mais le cuistot qui a préparé mardi soir le premier repas d'Etat de l'ère Obama a un cv aussi incroyable que celui de son célèbre client d'un soir.

D'origine éthiopienne, Marcus Samuelsson est adopté tout jeune avec sa soeur par une famille suédoise. Très vite attiré par les fourneaux, il va se former en Suisse et en Autriche avant de partir aux Etats-Unis. Ce n'est rien de dire qu'il a plusieurs toques à son arc. Il a ouvert un restaurant à New-york, le très réputé Aquavit, et un autre à Chicago. Il est aussi spécialisé dans la cuisine fusion américano-japonaise.

Pour le repas servi aux 400 invités de la Maison blanche, il a concocté un menu végétarien qui comprenait, entre autres, une soupe de lentilles rouges, des okras et pois chiches, une salade d'aubergines, des boulettes de pommes de terre roties avec un chutney de tomate ou encore des salsifis caramélisés.

Tous les vins étaient d'origine américaine.

La seule faute de goût de la soirée est décernée à l'article du Washington Post qui, perdu dans les mélanges culinaires du chef, l'a intronisé "spécialiste de la cuisine suisse". Le journaliste avait comme un trou de mémoire.

Sinon, j'ai eu un coup de coeur pour ces photos prises lors d'un festival de barbecue.



Et la liste des "plats-non-vraiment-merci-mais-je-ne-peux-pas-en-manger"
- La Macédoine de légumes (dans sa petite boîte de conserve)
- Les salsifis (à la maison, ils n'étaient jamais caramélisés)
- Les endives au jambon (oh, sombre héros de l'amère endive)

(Maintenant, à vous de jouer, je me remets gentiment de thanksgiving)

jeudi 26 novembre 2009

Le dindon de la farce


Aujourd'hui Thanksgiving
, la fête des fêtes américaines. Les rues sont absolument vides, les demeures regorgent de parents, d'enfants fous et de dindes qui attendent avec patience dans le four familial leur heure de gloire. C'est sans doute la journée familiale par excellence, bien avant Noël. Avec des millions de modestes heroïnes qui piétinent dans leur décimètre carré en se préparant, despuis des mois, pour ce jour de consécration.

Before :

Une apparence ridicule, des plumes inutiles (même pas colorées, je comprends la disparition du dodo)... La dinde n'honore pas son monde ainsi vêtue.





After :


Elle est plus élégante, tout de même, dorée et sur un plat digne de ce nom... Elle nous offre une bien belle leçon de maintien.






Toute cette chair me fait penser, dans le livre de Tristan Egolf, "Le seigneur des porcheries" à la description apocalyptique d'une usine de transformation de dindes. Si je vous dis qu'un village croule sous les ordures pendant le dernier tiers du bouquin et qu'une rencontre de basket s'achève bien mal pour les joueurs, vous aurez compris qu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre absolu (je ne rigole pas) que je vous recommande chaudement.

J'ai rarement lu de description plus radicale et juste de la manière de vivre dans une certaine partie des Etats=Unis (l'action se déroule dans le Kentucky), en perpétuant certaines traditions.

Sans rapport, j'avais visité, pour un reportage télé, une usine de poulets en Suède. L'odeur, ce fut la plaie, cette pourriture et le bruit. Et la chaleur. Et je continue pourtant à manger du poulet (trois fois par semaine).

Demain, je vous parle d'un cuisinier suédois qui a eu son heure de gloire mardi soir.


Et la liste "des plats favoris"
- Les cotelettes d'agneau (c'est si tendre)
- La cote de boeuf (c'est si américain, gentiment cuite au barbecue)
- Les chipolatas (avec toujours à l'esprit l'image d'un chien s'enfuyant avec une couronne de saucisses dans la gueule)

(Maintenant, à vous de jouer... Je vais, un jour, devenir vegétarien, c'est certain, mais l'art est difficile)

mercredi 25 novembre 2009

Abe Pollin, le bâtisseur


Ce n'était pas un des hommes les plus riches des États-Unis, encore moins de Washington DC. Et pourtant Abe Pollin, qui vient de mourir à l'âge de 85 ans, était un des plus respectés, unanimement loué comme un des sauveurs de la ville. Il était propriétaire depuis plus de 40 ans du club de basket des Bullets de Baltimore qu'il a transféré à Washington à l'époque où la capitale n'avait aucune franchise professionnelle de sport. Il a aussi créé l'équipe de hockey locale.Les Bullets, devenus depuis les Wizards (non, ne fuyez pas, je ne vais pas parler que de sport) ont gagné, sous sa présidence le seul titre national de la ville, tous sports professionnels confondus (les Américains ne comptent pas le soccer).

(On le voit sur la photo serrer dans ses bras Wes Unfeld lors de la victoire dans le championnat NBA en 1978).

Mais son acte de gloire, de civisme pourrait-on ajouter, est d'avoir construit voici douze ans le palais des sports, en plein downtown, dans un centre-ville alors laissé à l'abandon, un gouffre rongé par la pauvreté qui n'offrait au regard des rares passants inconscients que des immeubles effondrés. Au moment où personne n'y croyait plus, où les caisses de la ville était vides, il a sorti 200 millions de dollars de sa poche (profonde, certes) et sans rien demander à personne, a fait bâtir l'enceinte sportive.

Aujourd'hui, le quartier, avec ses restaurants et ses bars, est un des endroits branchés de la ville.

Abe Pollin, fils de maçon, était un entrepreneur qui aimait gagner avant tout. Mais il y a quinze jours, tous ses employés ont reçu le même bonus, quelle que soit leur fonction dans sa société. Quand il recrutait ses entraîneurs, une poignée de main valait tous les contrats. Et quand il n'était pas à une réunion importante, toutes les personnes présentes se demandaient : "qu'aurait fait Mr P à notre place ?"

Ce sera désormais leur ligne de conduite.

Et la liste des "présidents bien connus".
- Bez (Claude, le moustachu, ennemi intime de...)
- Tapie (Bernard, l'homme des faillites en tous genres)
- Borelli (Francis, le président qui embrassait les pelouses et murmurait à l'oreille de Fernandez)

(Maintenant à vous de jouer, et que vivent longtemps les Wizards)

mardi 24 novembre 2009

Prière de rembourser


Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?
Heureusement, nos amis de la Christian Science sont là. Ils proposent tout simplement de faire rembourser la prière, comme tout vulgaire médicament. Une bien belle idée qui permettrait d'alléger la facture de la réforme santé d'Obama. Leur proposition a été retoquée lors du premier passage de la loi devant la Chambre des représentants. Ils essaient désormais d'inscrire le texte pour le prochain passage devant le Sénat.

Ce qu'ils appellent "spiritual health care" permet, selon eux, de soigner les dépressions, les fractures ou encore les toux trop violentes. Il suffirait au malade de payer la personne qui prie (20 ou 40 dollars la consultation) avant d'être remboursé par sa compagnie d'assurance.

Ce serait drôle si ce culte n'avait entraîné la mort, en 1977, d'un enfant de 15 mois, atteint d'une méningite. Sa mère, pratiquante de cette religion, qui compte 1200 églises, l'avait mis aux bons soins des prières. En vain.


A part ça, en me promenant ce matin chez Borders, j'ai vu à côté du livre de Sarah Palin la version audio... lue par l'ex-gouverneur de l'Alaska herself. Ce plan marketing impeccable me rappelle à longueur de journée combien les Américains passent de temps en voiture. Ah, écouter la doulce voix de Sarah découvrant les mots qui lui ont été prêtés... (je serais preneur, en particulier, du passage où Todd raconte à un copain leur première fois en ajoutant qu'elle ne savait pas embrasser).

Malheureusement, je crains qu'aucun mot (fut-il de la "hockey mom" elle-même) ne soit assez fort pour décrire mon émotion à la vue de cette couverture de Newsweek.


Alors, sexiste la couv', comme l'a déclaré Sarah à son million d'amis sur Facebook ? Rappelons que la photo avait été prévue, à l'origine, pour le magazine de course à pied "Runner's world". Sarah en short, toutes jambes et blackberry (deux dans la main gauche) dehors, nonchalamment appuyée sur le drapeau étoilé.

Malgré le détournement de fond, que penser de la forme ? Est-elle blasphématoire, est-elle toujours sexiste cette couverture pour les coureurs à pied ? (Je n'ose imaginer une couverture pour les amateurs de bowling.... Dude, sors de ce corps).

Rappelons, à toutes fins inutiles, que Sarah fut l'accorte participante d'une version américaine de "surprise sur prise" lors d'un exorcisme mythique.


Et la liste des "fameuses couvertures américaines"
- Le pas sur la lune et l'astronaute
- Le drapeau d'Iwo Jima
- Des tours en feu.

(Maintenant à vous de jouer et continuez de lire la presse)

lundi 23 novembre 2009

Revue de pressé


Plus de deux semaines sans billet
; je sais, la vie de lecteur de ce blog n'est, ces derniers temps, qu'une longue attente. A côté, le désert des Tartares, c'est de la gnognotte. Mais ce n'est pas que je ne travaille pas, bien au contraire ; je mets la première main à un manuscrit, ce qui me tient à mon bureau tous les matins que Barack Obama fait.

Résultat, si l'on compte le reste de la journée passé à mâchouiller les idées matutinales, j'ai à peine le temps de m'occuper des jeunes enfants, d'une jeune épouse mienne et de continuer à lire quelques auteurs afin de me laver le cerveau.

Bref, toujours l'envie de blogguer mais plus le temps de ciseler ces magnifiques perles sur l'Amérique d'aujourd'hui. "Que faire alors ?" se demandait Lénine. Je lui répondrai : "faire plus court". A savoir, deux fois par semaine, une revue de presse à ma sauce, touillée en une demi-heure chrono.

On jettera dans la marmite la marée du jour en quelques lignes, des photos, du coq-à-l'âne voire des vidéos. Ce sera moins long et plus fréquent.

Et la liste "des sujets dignes d'être traités"
- Comment traduire "going rogue", le dernier (et premier) livre de la miss Palin. "Devenir filou", se la jouer perso" ?
- La crise de la presse a encore frappé. "Blade", le plus ancien journal américain pour les homosexuels, basé à Washington DC, a fait faillite. Il venait d'avoir 40 ans.
- La ligue de football professionnel commence à se pencher sur le cas des traumatismes dus aux chocs répétés sur la tête. "Pourquoi pas ? disent les joueurs. Mais on a match dimanche prochain et c'est le plus important."

(Maintenant, à vous de jouer)

mardi 10 novembre 2009

Noms d'oiseaux


Une fois n'est pas coutume
, je sors de ma tanière et réponds à un tag. L'idée est de donner les phrases les plus souvent répétées à la ribambelle d'enfants qui entoure d'un amour prévenant l'ancien ado récalcitrant que je demeure.

Comme cette invitation à l'introspection m'a été aimablement adressée par l'alerte Plume vive, pourquoi ne pas entrelacer ces mots doux d'oiseaux vus ce week-end dans la réserve naturelle de Blackwater (baie de Cheasapeake, à deux heures de DC) ?

Comme tout est question de contexte, imaginons d'abord un père peinard, regardant au loin la fureur du monde.


Puis le même, dès la sortie de l'école, entouré d'un halo d'enfants et devant gérer plus d'une situation à la fois. Ce qui, on en conviendra, est fort compliqué.


- A table !

- Lavez-vous les dents et mettez-vous en pyjama.

- Bon, maintenant, on dort.


(Image du paternel fondant sur sa progéniture pour la morigéner).


- Je parle, à ton frère, pas à toi, alors tu n'interviens pas.


(Au grand) - Tu as reçu des notes aujourd'hui ?


(A haute voix devant les enfants) - Bon, qu'est-ce que je voulais dire d'intelligent ?
(Rires de la foule massée devant mon visage faussement stupéfait).

(D'humeur badine) - Hop, hop, hop, Rapoport (rapport à la sociologue du même nom...En fait non, c'est juste pour la joie de l'allitération).


(Avant de sortir) - On y go !
(Pas étonnant qu'ils ne parlent pas anglais couramment).


- Ne mangez pas et ne buvez pas devant l'ordinateur.


(En regardant la lunch du petit garçon, souvent à moitié pleine) : T'as rien mangé, aujourd'hui.

- Qui prend son bain en premier ?


(Enervé face à un relâchement du corps enfantin à table) - Tu te crois où ? On n'est pas chez mémé, ici !

(Aux deux aînés qui jouent sur l'ordi) - J'aimerais bien récupérer l'ordinateur pour voir quelque chose sur Internet.


La chanson du jour : Charles Trénet chante "Je chante" (eh oui, allitération, j'écrirai ton nom).



Et la liste des "oiseaux que je peux reconnaître"
- Le merle (bec jaune, je crois).
- La buse (plus petite que l'aigle et plus présente en Lorraine).
- Le corbeau (lorrain... Que je confonds toujours avec la corneille d'Essonne).

(Maintenant, à vous de jouer)