lundi 30 mars 2009

Uncle Ben


Philadelphie
, c'est Benjamin Franklin... Le grand homme américain est né ici, il a un musée à son nom, gratuit et remarquable. Tout simplement parce que, pour parodier la pub, Uncle Ben, on ne le colle jamais.

Quelle que soit la question, il a réponse à tout. C'est l'honnête homme du 18ème siècle, l'Américain généraliste dans toute sa splendeur. Imprimeur, physicien et homme d'Etat, c'est un des personnages les plus populaires après Lincoln et Washington.

Rien que pour avoir dit " tout homme a deux patries ; la sienne et la France", on devrait inviter l'oncle Ben dans la famille française. Diplomate, c'est lui qui est venu inlassablement demander à Paris d'aider la République américaine naissante.

C'est aussi lui qui a écrit :
"Qui boit vite paie lentement".
"L'oisiveté est comme la rouille, elle use plus que le travail".
"On n'est jamais trop âgé pour s'instruire".
" Il n'y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix".

Pour savoir ce que les autres pensaient de lui, vous n'avez qu'à leur demander. Composez un numéro de téléphone et vous aurez Washington (ou une trentaine de personnages illustres) qui vous livrent leur pensée dans un message enregistré.


A la fin de la visite, un dessin animé de Walt Disney (1953) raconte la vie de Ben... En se plaçant du point de vue d'une souris, Amos, qui l'aurait largement inspiré grâce à des éclairs de génie.



La chanson du jour : Nina Hagen comme je ne l'avais jamais vue (et entendue).


Et la liste de "ce qu'on peindrait sur un mur" (3 parmi les 2800 murs peints de Philadelphie)

- Un rêve d'Italie















- Un rêve d'un peu partout















- Un président en chantier















(Maintenant, à vous de jouer)

vendredi 20 mars 2009

Maladie (5)


"Un cas
de cinquième maladie a peut-être été déclaré dans une des classes de moyenne section de maternelle"... C'est le début de la note envoyée par l'école du petit garçon il y a quelques jours.

J'ai commencé à rire en découvrant cette expression. "Cinquième maladie". Je sais, c'est mal. Mais que voulez-vous, je ne respecte rien. Et puis j'étais dans l'ignorance de cette maladie qui ne pouvait venir que de l'espace. Les symptômes et tout et tout, c'est ici.

Pour revenir sur ce rire déclenché ex abrupto, ça me tracasse de vous laisser une mauvaise impression. Je pourrais dire : "Qu'y puis-je ? C'est nerveux". Et tout serait réglé. Trop simple. Avouons. Certains mots me font rire. Il fut une époque où je m'esclaffais à la simple évocation du mot "Shopy" (les supérettes). "Maroufler"m'a réjoui durant deux semaines. "Concupiscent" se rappelle à mon bon souvenir de temps à autre.

Plus sérieusement, nous partons ce week-end à Philadelphie voir des peintures impressionnistes à la fondation Barnes. L'expérience risque d'être mémorable dans ce musée où il faut réserver sur Internet et où certaines ont été pistées à la trace.
Avec mon gamin -éventuellement- porteur de la cinquième maladie, je me délecte par avance de cette visite à 8 (2 adultes + 3 enfnts + 1 garde dans le sillage de chaque enfant).

Et qui dit Philly dit Rocky. Et je ne pouvais fillir (ah, allitération, je chérirai ton nom) cette note sans rendre hommage à ce grand déglingué du cerveau qu'est Rémi Gaillard, poète à ses meilleures heures.


La chanson du jour : Aimée Mann chante "Save me".


Et la liste des "cinq"
- Le cinquième élément (j'ai pô aimé).
- Chanel numéo 5 (j'ai pô senti)
- 5 rue X, YY commune de ZZZ, France (adresse de mes parents)

(Maintenant, à vous de jouer)

mercredi 18 mars 2009

Les Etats-Unis sont machos (comme Hollywood)


Les films
de super-héros me gonflent. Je n'aime les gens encapuchonnés et encapés et superpouvoirisés qu'en BD. Marvel, c'est bien du moment que ça ne bouge pas.

Pour être plus clair, je préfère carrément les films catastrophes, avec les buildings qui s'écroulent, les océans qui dévalent et arrachent tout sur leur passage, les avions qui se fracassent dans l'eau voire -c'est ma pastille Vichy avant de me coucher- les dernières heures d'un navire insubmersible dans les eaux fraîches de l'Océan Atlantique sur fond d'histoire d'amour impossible.

D'ailleurs, un de mes peintres préférés est Hubert Robert, qui imagina la grande galerie du Louvre en ruines.


Et si ce n'est pas trop demandé, je préférerais que l'action soit servie par une femme. Parce que j'en ai soupé des hommes qui sauvent le monde. Sauf que j'ai comme l'impression que la femme tête d'affiche au cinéma" est une denrée de plus en plus rare.

Un article du Washington Post dressait ce week-end un constat pour le moins accablant. Forbes magazine a demandé à 157 professionnels du cinéma américain de dire qui sont les plus "bankable" parmi 1400 acteurs et actrices. En gros, qui peut faire vendre le plus sur son nom.

Eh bien, nous avons 4 femmes dans les 30 premiers (Angelina Jolie n°2, Julia Roberts n°11, Meryl Streep n°16 et Nicole Kidman n°22)... 28 actrices dans le top 100 et 185 dans les 500. Pour mémoire, Will Smith est numéro 1.

Ok, on peut jeter l'opprobre sur le sexisme d'Hollywood, une industrie dirigée par des hommes depuis des lustres et destinée à faire de l'argent.

Qu'est-ce qui rapporte le plus d'argent ? Les films de super-héros, de crashs de voitures et de bang bang, qui ont le mérite de parler un langage universel (bang-bang, boum-boum, plouf-plouf) et donc de toucher plus de monde.
Et ce sont les hommes qui sont, physiquement, avantagés par rapport aux rôles... Seules exceptions, Angelina Jolie (la carrosserie de Lara Croft... et avant elle, Sigourney Weaver dans Alien.

Mais l'article en dit plus long sur la mentalité des spectateurs et la société américaine. Les films où les femmes sont en vedette sont désormais rangés dans la catégorie "chick flick" (films de filles) comme il y a une chick litt... On compartimente. Vous allez me dire "et alors ?"

Et alors, c'est là qu'interviennent les rapports dominant-dominé (non, Bourdieu n'est pas mort). Une sociologue américaine, E. Ann Kaplan, dit que, de plus en plus souvent, les femmes vont voir ce que les hommes désirent. "Toujours pour plaire à l'homme".

Quant aux hommes qui vont voir un film de "femmes", ils disent que c'est un "chick flick"... Les femmes qui vont voir un film d'action, elles, disent que c'est un film. Pareil pour les garçons qui sont peu enthousiastes à l'idée de voir Pocahontas ou Mulan alors que les filles sont aussi contentes que les garçons d'aller voir Aladin ou le Roi lion.

C'est une réflexion parcellaire... Mais j'ai l'impression diffuse (faudrait lire, décortiquer le sujet... Bosser, quoi) que la société américaine est machiste (moins visible que le machisme de l'amérique du sud ou des pays arabes) et que ce mouvement est intégré dans les moeurs et les comportements de chacun.

Tiens, ça me fait penser que demain, j'accompagne les enfants voir Mia et le Migou. Une héroïne, un film écologique, made in France...


En attendant, un entretien d'embauche intéressant.


La chanson du jour : "It's good to be the King", par Mel Brooks (attention ! Scène mimée de sexualité cochonne au début du clip).




Et la liste des "héroïnes de chick litt préférées"
- Bridget Jones (premier tome)
- Anna Karénine (écrit par un homme, ça compte ?)

(Maintenant, à vous de jouer)

dimanche 15 mars 2009

Suivez le guide !

Dans la famille, la littéraire, c'est madame. C'est elle qui dévore, dépiaute et corne les guides de voyage pour en extraire la substantifique moelle touristique. Moi, je conduis.

Le partage des rôles s'est fait au fil des kilomètres. Elle prépare les voyages, m'en parle, j'acquiesce (tout le temps), on réserve les hôtels (ensemble), elle s'occupe des valises, je découvre le trajet, elle co-pilote (carte sur les genoux, bien que nous ayons un GPS), je remplis le réservoir d'essence et pendant que les enfants regardent des DVD sur leur lecteur portable, nous parlons, échangeons, commentons le paysage qui défile, on revient sur l'hôtel de la veille, je me dis que d'ici deux ans et demi (notre date de départ des États-Unis, je l'écris pour éviter d'en souffrir à l'avance), j'aurai oublié à quelle chambre de Super 8 motel correspondait cette ville, et ce sera bien comme ça.

Cette phrase (la plus longue, sans doute, depuis les débuts du blog) pour préciser que je viens de commencer "A la Recherche du temps perdu" (jamais je n'avais attendu une commande avec une telle impatience juvénile) et compte bien passer quelques mois en sa compagnie. (Mais les 50 premières pages, déjà, pfff, quel génie sensible).

Bon, tout ça pour dire que, depuis notre installation ici, madame a eu le nez creux en matière de visites. Elle consulte le guide américain ET le guide français pour choisir. Toutes nos vacances furent des réussites sans nom (merci bien). D'ailleurs, qu'est-ce qu'un échec en vacances ? Nous n'en connûmes point.

Cependant, le week-end dernier, nous échouâmes à Middleburg, un des plus jolis villages de la Virginie, coté 3 étoiles dans le Frommer's, guide américain pourtant respectable.

En fait de beauté, le village, créé autour des années 1735, se limite à deux rues. Ce qui en fait l'intérêt, ce sont les boutiques tournées autour du cheval et du renard. La bonne société y pratiquait la chasse à courre, Jackie Kennedy y est venue, tous les oripeaux des gentlemen farmers sont disponibles dans des vitrines rétro, ça doit être cela, le bonheur d'être américain au 21ème siècle.

La maréchaussée locale


Devant la boucherie


Le cimetière


L'office de tourisme


Derrière la rue principale



Je sais, je suis français, ayant barboté dans les fonts baptismaux des églises romanes, appris les subtilités de la lumière dans les tableaux de Georges-de-la-Tour, les particularités locales dans les mélodies de Tino Rossi et les rapports amoureux avec François Truffaut.

On pourrait dire que je regarde du haut de notre histoire plurimillénaire (au moins) la folle jeunesse des bâtisses américaines. Sauf que là, non. Avec un œil -souvent- amusé, je suis toujours surpris du goût d'ici pour les reconstitutions historiques, la mise en avant de l'histoire en image. Et durant nos balades, je m'interroge de plus en plus fréquemment sur les liens qui unissent les Américains, leur sentiment d'appartenir à une nation, ce qui les associe à quelque chose de plus grand qu'eux. Sur ce qui fait communauté. Et j'ai alors envie d'aller voir comment se passent les choses dans un autre pays. Avant de revenir en France.

A propos de clichés, j'aime bien cette pub.



La chanson du jour : Berry chante "demain" (joli, l'appartement).


Et la liste des "villes comme dans un rêve".
- Venise (l'eau, les pierres, les bateaux).
- New York (les verticales, la fumée, l'Hudson).
- Paris (les circonvolutions des rues, les odeurs, les cafés).

(Maintenant, à vous de jouer)

dimanche 1 mars 2009

Shérif, fais-moi peur

Dans ma précipitation à remonter de notre villégiature, aux températures plus que raisonnables, vers la froidure washingtonienne, je fus hélé par un shérif sur l'autoroute de Virginie. Il portait une plaque de ce genre, à l'arrière de sa berline.


Motif : excès de vitesse. 78 miles à l'heure au lieu des 65 réglementaires. Et plutôt que de me retrouver en compagnie d'autres dangereux malfrats de la route au tribunal de Geensville (Virginie) le 2 avril prochain à 9 heures du matin (ma volonté d'alimenter ce blog d'historiettes croustillantes ayant ses limites), je téléphonais à un répondeur téléphonique qui me donna la marche à suivre.

Vous comptez 5 dollars par mile, vous ajoutez 61 dollars de frais de dossiers et vous obtenez un billet de blog pondu moyennant la coquette somme de 136 dollars envoyée par chèque au tribunal. L'histoire ne dit pas si je récolte dans l'affaire des points supplémentaires (le total à ne pas dépasser est de 8 points)...

Je mourais d'envie de revoir le générique de la fine série inspirant le titre de ce billet. En y réfléchissant bien, mon goût des USA vient peut-être de là.


En tout cas, j'ai récolté 82 plaques nouvelles pour le blog qui en compte plus de 480... Une sacrée bonne nouvelle.

La chanson du jour : Rosa Passos et Ivete Sangalo chantent Dunas.


Et la liste des "petits cahots en voiture".
- quatre pneus crevés en un an (je tapais les trottoirs dans les virages en les prenant trop vite, j'avais 18 ans).
- trois pannes d'essence entre 20 et 25 ans.
- trois amendes pour avoir brûlé un feu rouge aux Etats-Unis (je joue avec le feu orange qui est très très long ici).

(Maintenant, à vous de jouer)