vendredi 11 mars 2011
Les Pogues (et vogue la galère)
Une semaine avant la Saint-Patrick, les Pogues étaient, mercredi soir, à Washington pour leur tour de chant annuel. Nul doute que le concert, complet depuis longtemps, avait attiré une bonne cohorte d'Irlandais habitant la capitale.
Je dois vous avouer que j'avais laissé Shane McGowan dans le livre des souvenirs des années 90, vaguement entendu dans les chambres universitaires des voisins.
Le groupe folk-rock irlandais côtoyait à l'époque les morceaux des Sheriff, des Garçons Bouchers, de la Mano Negra, des Négresses Vertes, de Ludwig Van 88, des Wampas ou encore des VRP...
Que ce soit bien clair. Ma connaissance de ces groupes se limitait à la simple énumération de leur nom (pour ne pas paraître trop benêt en société). Je passais plutôt mes nuits en compagnie de Jacques Chardonne, René Fallet, John Irving, Pierre Nora, un autre Pierre (Bourdieu) voire de lestes pages de Crébillon (fils) ou du divin Marquis. Il y eut sans doute quelques jeunes femmes. Je ne me souviens plus très bien.
Quoiqu'il en soit, la légende du génial compositeur irlandais, bouffi par l'alcool et bouffé par les nuits de tournées -musicale et générale- m'était parvenue aux oreilles. Il avait été viré du groupe, lassé de ses excès, puis il était revenu car sans lui, les Pogues avaient perdu de la poigne.
Grâce soit rendu au critique musical anglais Nick Kent pour avoir trouvé la formule définitive sur le bonhomme. "Il fait preuve d'un attachement très romantique à son héritage celtique, mais ses manières, son attitude, sont celles du zonard punk londonien typique. Disons qu'il y a chez lui un délicat mélange d'aristocrate et de crétin, de dandy et de dadais. Il n'a pas son pareil pour faire rimer académique avec bordélique."
Mercredi soir donc, j'accompagnais le bon ami (qui les avait vus au Printemps de Bourges voici une quinzaine d'années) et un ami catalan, passionné et bon connaisseur de musique.
Ce que j'ai aperçu pendant une heure et demi, c'est un homme voûté, vieilli (dans le fût de bière), édenté, le visage de travers et gonflé, limite pompidolien (peut-être des injections de cortisone) obligé d'aller se reposer en coulisses une chanson sur deux et revenant à chaque fois clope au bec. J'ai vu sept musiciens chercher, à chaque morceau, à quelle vitesse (quelle lenteur) allait chanter leur leader et s'adapter. Le couver en quelque sorte.
J'ai aussi entendu la voix rauque d'un homme qui chantait, devenue marmonnement incompréhensible quand il essayait de s'adresser à la salle.
C'était un bon concert.
Et la liste des "Irlandais"
- Keats
- Yeats
(Maintenant, à vous de jouer)
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8 commentaires:
On parle desquels irlandais ?
U2 c'est bon comme irlandais ?
@ Joméo : vi vi, c'est bon... Bon, pas tellement ma tasse de thé mais il paraît que certains aiment (!!).
Guiness ! ben moi je bois plutot que d'ecouter de la musique... oui oui je sais...
@ Nath : je suis plutôt ambré sur ce coup-là...
Vive le Printemps de Bourges !
Je m'en vais découvrir de nouveaux talents là-bas encore cette année !
(comment ça je suis pas trop trop dans le sujet ? Pas loin, quand même !)
Bon courage dans ton marathon du post !
waaahhhh ! Cette année, ça fera 10 ans que j'ai assisté à mes premiers grands concerts au Printemps.
*coup de vieux*
@Homeo, Nath et Pyrrha-Na: U2, Guinness, Dublin = mon ete 1987, inoubliable (aie... coup de vieux!)
Le Kitty O'Shea's ; le Finnegan's Wake ; le James Joyce ... tous très honorables et vivants pubs irlandais parisiens ... good ol' times!
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