Et pluie quoi encore !

Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin, dit-on à Compostelle… Mais, en tout cas, elle empêche les jeunes Américains d’aller s’instruire. Quelle ne fut pas notre surprise, ce matin, en arrivant devant l’école, d’apprendre que les portes ouvriraient avec deux heures de retard….
Et pour quelle raison, je vous le demande ? Pour cause de pluie. Vous avez bien lu. Il pleut, les enfants iront plus tard à l'école. Mais attention, hein, c'est pas la faute de l'école française, elle suit simplement les instructions du comté où elle se trouve. Et ce comté, c'est le Montgomery County.

Alors, là, moi je vous le dis tout de go monsieur le Comté... Passe encore de laisser tout le monde à la maison quand il neige ou en cas de verglas. Il y a du travail sur les routes secondaires. On n'est jamais trop prudent avec tous ces school bus jaunes qui circulent en liberté. D'accord.

Mais là, m'sieur le Comté, ces gouttes... Vous les auriez vues, elles n'avaient de pluie que le nom. Un petit crachin pour tout Lorrain qui se respecte, une simple ondée qui se prolonge, un temps de saison, quoi. Parfait pour aller chercher les mirabelles, des pommes, des noix. Ou tailler le bout de gras avec les vers de terre au milieu de la route.

Sauf qu’ici, my dear, m'a répondu m'sieur le Comté, on ne met pas un enfant dehors par ce temps. Et il m'a raconté l’histoire du principe de précaution. Lui, le Montgomery County, il est grand comme la Guadeloupe (et accessoirement peuplé comme la Moselle). Ce qui fait qu’une bonne averse autour de Washington DC peut se transformer en verglas plus au nord, m'a-t-il expliqué. Hors de question de risquer le moindre accident. Et d'ajouter en souriant ; « ça permet aussi aux parents, qui n’ont pas beaucoup de vacances, de rester un jour par-ci, par-là, à la maison. »

Ce faisant, j'adopte La résolution de février :
1) Chaque matin, madame se lève, me bouscule, je ne me réveille pas... Et une demi-heure plus tard, je devine le temps qu’il fait en scrutant la voiture, en bas, dans la rue (ne cherchez pas pourquoi, c’est comme ça).
2) S’il a neigé, glaglacé ou pleuviu, je m'installe devant la télé régionale pour voir si le Montgomery County a décidé, ce matin, de retarder les cours ou carrément de fermer ses portes pour la journée. L’info passe en boucle.
3) Si aucune information concernant l'école (n’oubliez pas que je viens de me réveiller depuis 3 minutes), je vais scruter le site de l’école et du MC. S’il y a portes fermées, c’est écrit en gros et en rouge. Après, on avise.

En attendant, la pluie a au moins un avantage, elle nettoie des derniers morceaux de glace noircis restant sur les pelouses. Et ça, c’est mieux. C'est plus élégant. Comme ici.

Ça m’a fait penser à ces vrais bonshommes volants vus à la télé.

La chanson du jour ; les Klaxons entonnent "Golden skans"


Et la liste des « meilleurs moments de pluie ».
- On boit un café avec madame et une bonne amie au jardin des Plantes (Paris) dans l’ambiance patio japonais ; il pleut, l’herbe est mouillée, les gouttes font floc-floc.
- Au lit, la nuit, les gouttes font tap-tap sur le toit. C’est en Guadeloupe, il est vingt heures, je ne me suis jamais remis du décalage horaire en quinze jours.
- Départ à l’école, froid et pluie, la route est un cimetière de vers de terre, je sens les feux de bois ; "eh, eh, aujourd’hui, le prof rend les dictées, j'attends une bonne note" (je suis en 5ème).
- On joue aux billes dans un trou creusé dans le trottoir en terre... Je me demande encore si je préférais quand il pleuvait ou quand on enlevait la neige (autour de 8 ans).
(maintenant, à vous de jouer)