« Je connais le destin d’un cinéma de quartier… Il finira en garage, building ou supermarché » chantait Eddy Mitchell. Les paroles pourraient être du Washington Post du jour. Un long reportage raconte la fermeture, à la fin de cette semaine, du Dupont 5, petit cinéma de cinq salles installé depuis 1958 à Dupont Circle, un des –rares- quartiers nocturnes de Washington. Je n’y suis jamais allé mais j’en ai connu pas mal du même genre ; les fauteuils grinçants, le son de la pellicule qui tourne et parfois brûle…
En ce jour de pluie, séquence nostalgie.
Au Dupont 5, « everyone would be exhausted from just trying to get into the theater alive, get tickets, get popcorn, get seats, which always creaked, which did nothing for the lumbar, and there was that wet, wooly smell of overcoats and scarves. Everyone in a Dupont 5 audience had coughs. »
En lisant l’article, je peux respirer l’ambiance de ce lieu de rendez-vous idéal pour une deuxième ou une troisième « date », comme dit le journaliste. Bref, il faisait partie de la communauté chère aux Américains. Il proposait surtout une programmation différente des multiplex, comme essaient de le faire des dizaines de cinémas en France (et ailleurs). Pourtant, aucun habitant n’a protesté contre sa fermeture. Ah, au fait, qui le remplacera ? Un magasin, un nouveau concept, selon le propriétaire, qui voulait faire autre chose de son terrain, alors que le bail se terminait.
A côté des cinémas traditionnels, les drive-in font partie intégrante de la culture américaine. Regardez et comptez combien de drive-in demeurent aujourd'hui ouverts.
Ca n’a rien à voir, mais le New-York Times du 23 décembre 2007 proposait sa liste d'une quinzaine de nouveaux mots, le buzz de l’année écoulée.
En tête, le Super-Duper Tuesday (grosso modo, le super-extra Mardi) : le 5 février 2008, jour où 23 Etats vont faire leurs primaires. Synonyme, le Tsunami Tuesday. Oh combien d’actualité, le Ninja loan est un prêt hasardeux accordé à un emprunteur à haut risque (pas de revenu, pas de travail ou de comptes d’épargne).
J’aime bien vegansexual, qui désigne une personne qui ne mange pas de viande, ne consomme aucun produit issu d’un animal et préfère ne pas avoir de relation sexuelle avec des non végétariens. Etes-vous en e-mail bankruptcy ? L’expression a été inventée en 2002 par un universitaire, qui a jeté l’éponge devant sa masse de mails non ouverts. Dans ce cas, l’usage est d’envoyer un mail à vos correspondants pour les prévenir qu’une réponse est sans espoir.
Les mots connaissent aussi une nouvelle jeunesse ; on se rappelle du pétillant « Pschitt » de Jacques Chirac un an après l'imprononçable « abracadabrantesque ». En cadeau, quelques raffarinades. Et pour faire bonne mesure, la bravitude royale.
La cuvée des nouveaux mots des dictionnaires français est toujours instructive. Voyez pour cette année, comment elle s’inspire de l’informatique. Bernard Pivot les a chroniqués ici.
Que deviennent les anciens nouveaux mots ? Dans la cuvée 1998, «arobase», «cybercafé», «multiculturalisme», «urgentiste» avaient supplanté «absinthisme», «bolcheviste», «échauboulure», «hannetonner», «lauréole», «nivelette», «troubade» ou encore «zuchette».
Toujours à propos de mots -et de Pivot-, une séquence peu connue –et grivoise- d’Apostrophes.
La chanson du jour ; Toma Sidibe, Doni Doni
Il se présente sur son site.
vendredi 11 janvier 2008
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2 commentaires:
Bravo et longue vie à ton blog!
Moi qui adore les mots... Merci pour les liens - et ton article en general !
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