C’est d'abord amusant de le voir dérouler sa vie de carton-pâte. Pas d’eau qui coule des éviers, pas de télécommande pour la télé (peut-être le pire !), pas de livres sur les bibliothèques Billy mais des tranches de livres. Le matin, il se lave les dents au distributeur d'eau de la cafétéria... En version originale.
Le happening bascule dans le bizarre dès que se pointe le facteur humain. Et là, ça devient bigrement intéressant. Il lie contact avec les employés, leur fait des shampoings, les « interactions sont réelles avec eux », soutient-il. Mais à quel moment joue-t-il ? « Ce gars est si sincère », lance un employé du magasin au reporter du Washington Post, qui ajoute quelques minutes plus tard ; « mais parfois, c’est difficile de dire quand il est vrai ». Comme dit l'immense Sempé, rien n’est simple, tout se complique. Sauf pour le comédien et la marque suédoise, encore peu connue aux Etats-Unis, qui vient de jouer là un coup de maître.
Autres lits, autres moeurs... En 1969, Lennon et Yoko Ono s’installent dans un hôtel à Montréal, pendant une semaine, pour promouvoir la paix dans le monde et au Vietnam. Ils y recevront le « pape du LSD » Timothy Leary, la chanteuse Petula Clark, des centaines de journalistes. Dans cette vidéo, ils rencontrent Al Capp, un célèbre cartooniste américain, très conservateur, qui refuse de les rejoindre dans le lit pour chanter "Give peace a chance". Il préfère s'asseoir sur une chaise.
Dix ans plus tard, « par jeu », l'artiste française Sophie Calle demande à des inconnus de venir quelques heures dans son lit pour l’occuper sans arrêt pendant huit jours. Un critique la remarque et l’invite à la Biennale des jeunes de Paris. « En fait, dit Sophie Calle, c'est lui qui décida que j'étais une artiste. »
Alors, Mark Malkoff, artiste ? En tout cas, très malin. On lui demande un conseil pour des jeunes qui veulent filmer ? Il répond. « Si vous travaillez vraiment dur, un jour, vous aussi, vous pourrez grandir pour vivre dans un magasin ».
La chanson du jour, en hommage aux premiers frimas du week-end. Etienne Daho, "Comme un igloo"
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