mardi 26 avril 2011
Les chapelles de la joie
Ce matin, dès le lever, surgit l'idée que je ne pouvais décemment pas laisser derrière nous ce voyage sans évoquer, que dis-je, souligner la qualité des photos qui font de ce blog la chapelle des esthètes du bon goût et un phare pour qui souhaite entrevoir par la lecture ce bien étrange pays.
La séparation des tâches est claire. Pendant les vacances, je contemple la route, Madame fait les photos. En ces quinze jours, un peu plus de 800 images ont été réunies dans la boîte, qui seront réduites à un tiers qui illustrera des albums réalisés sur Internet, tirés sur papier et rangés dans la bibliothèque entre un bouquin sur "l'érotique de l'art" et "le manuel de survie des soldats anglais durant la seconde guerre mondiale".
Mais venons-en plutôt aux thèmes des photos : Madame insiste sur le fait qu'elle n'est pas dans la photo artistique ou du moins léchée. Elle n'en a pas le temps, ne souhaite pas se former à la technique, elle regarde et appuie sur le déclencheur. Sa photo penche plutôt dans le sociologique.
Ce qui signifie des paysages, à foison et par tous les temps, des routes donc (pour me faire plaisir), superbes, aérées, stimulantes, des gens, parfois. Des arbres aussi, bien charpentés. Nos enfants y sont présents (un gros tiers des photos conservées).
Madame aime les plantes, leurs couleurs, leurs formes, la texture des feuilles, les gouttes de pluie qui y font du tobbogan ; les fleurs ravissent son oeil, qu'elle a rapide et sûr. Son sens de la composition est un trait qu'elle partage avec les dessins du grand.
Le goût pour l'architecture nous est commun. Madame aime les maisons en bois, vieilles et contemporaines, les demeures d'écrivain, les intérieurs, les granges colorées, les lignes et les perspectives qu'elles offrent.
Et puis on trouve deux autres sortes de bâtiments, officiels chacun dans leur genre, pourrait-on dire : les phares et les chapelles.
Les uns ouvrent au large, à l'aventure, nez au vent, élancés ou trappus, les autres, surprises dans leur intimité, d'une blancheur juvénile, signalent, au choix, la présence d'un souffle spirituel et/ou une retraite temporaire à l'écart des 4000 informations dont chacun d'entre nous est bombardé chaque jour.
Je pourrais multiplier les rapprochements et similitudes. Phares et chapelles, tous deux semblables dans leur résistance au chic, à l'épate, à la tentation facile de la brillance. Tous deux éclairant les pas des hommes, les ramenant à terre ou les regroupant dans la communauté des croyants.
Bien sûr, nos albums contiennent des Space needle, la Sears Tower de Chicago, le flat iron de New York, des buildings aux vitres resplendissantes, symboles d'une puissance conquérante ; on y voit aussi des manoirs fissurés à Detroit, des banlieues commerciales dans leur laideur banale et les preuves du génie durable de Frank Lloyd Wright.
Tout fait sens derrière l'objectif de madame. La terre humaine se donne à voir dans ses couleurs et ses reliefs, que ce soit dans le quotidien des vacances ou l'exceptionnelle variété des paysages urbains et naturels qu'ont édifié et parfois eu la sagesse de protéger les habitants des Etats-Unis d'Amérique.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
"Étrange pays" oui tu as bien trouve le mot...Une de mes amies préféré:'incongru'...
Moi je dis :"saugrenu"...
Nous sommes les mots, nos conjoints les yeux... C'est ca l'amour, la complémentarité !
Bises a vous deux + les trois loupiots...
mONSIEUR yIBUS ET mADAME sont donc très complémentaires !
@ nath : je le crains.
@ Helen : Peut-être bien, oui.
Bel hommage aux très belles photos de Madame, et magnifique démonstration par TES mots tissés autour de SES images ;)
@ Lapuce : j'ai essayé, je n'ai peut-être pas trop échoué.
T'as fini de faire ton modeste oui ?
@ Nath : non.
Enregistrer un commentaire