lundi 5 juillet 2010

Jour 11 : Butte (Montana)


Les jours se suivent
et ne se ressemblent jamais... Ce qui semble une évidence en temps ordinaire prend tout son sens lorsqu'on trace la route. Dans un périple comme celui-ci où les visites succèdent aux heures de conduite, puis le montage de la tente remplace l'installation à l'hôtel, ce sont une floppée de drôles de sensations qui se côtoient. La route est un moment à la fois calme (lorsque les enfants regardent leurs DVD, que l'on écoute de la musique), excitant (lorsqu'apparaît un animal) et excités ("mais taisez-vous donc", répète le père depuis trois jours). Et on roule, et on avance...

Ecrire ce blog constitue, pour moi, le seul moyen de ne pas me noyer dans le flot de souvenirs qui s'empilent les uns sur les autres, les derniers tendant à chasser les précédents... Même si l'on se rappelle déjà, les uns aux autres, ce qu'on a beaucoup aimé depuis le début du séjour. (Et dire que nos vacances les plus longues aux Etats-Unis ne représentaient que la moitié de celles-ci.)

Même si, malgré le déménagement quotidien, des habitudes de cette vie en avancée perpétuelle se sont installées : le petit déjeuner en camping obéit à ses rituels, le montage-démontage de la tente ne nécessite plus d'explications ; nous sommes des O.S. bien rodés à leur tâche.

A travers ce mouvement perpétuel d'un mois enclenché depuis dix jours, nous souhaitions voir les Etats-Unis dans l'espace et le temps. Parcourir les plaines et les montagnes, palper les distances et remonter au temps des pionniers, des Indiens, des Mormons (eh oui), de toutes ces personnes qui, avant notre petit parcours de luxe, avaient, eux, sué eau et (aussi) sang pour gagner leur vie, établir des familles et qui ont livré des batailles en tous genres.


L'étape de Butte a été une de ces remontées express dans le temps.


La ville a été surnommée "la colline la plus riche du monde" depuis les années 1880 et la découverte d'or et d'argent dans ses sous-sols. Mais c'est avec l'avènement de l'électricité que la ville attire des immigrants de tous les pays. Car elle possède aussi du cuivre en abondance, fort utile pour la fée électrique...

Le musée de la mine, comme bon nombre de musées américains, met côte à côte des époques différentes. C'est une véritable planche de Lucky Luke en trois dimensions...



... ainsi qu'un témoignage du travail des mineurs au début du 20ème siècle.






Je ne peux m'empêcher d'ajouter -le genre d'info pour briller en société- que la maison close la plus réputée de la ville se nommait le "Dumas brothel". C'est aussi celle qui a la plus grande longévité aux Etats-Unis (entre 1890 et 1942).


Voilà... Après le musée, nous avions fini cette journée et voguions vers l'étape suivante, Missoula (Montana)... Quand, au hasard des pauses du petit garçon, je lis sur l'aire d'autoroute un panneau racontant l'histoire d'une ville-fantôme, Garnet.

Quelques kilomètres plus loin, madame me parle de cette ville, indiquant que la sortie d'autoroute est proche... Allez, on y va... Une quinzaine de kilomètres sur une route se transformant en chemin et qui grimpe de plus en plus sérieusement... On a droit à des pierres sur une centaine de mètres... Avant d'arriver sur le village.


Garnet a été fondée en 1895 par des chercheurs d'or... Elle a véritablement existé jusqu'en 1905, comptant jusqu'à 1000 habitants, 13 saloons, deux barbiers, une école et un marchand de bonbons.

Mais lorsque le flot de métal précieux se tarit, la majorité des habitants s'exilèrent sous d'autres cieux. Quelques nouveaux venus tentèrent l'aventure, à la suite de la crise de 1929 et de l'envolée des cours de l'or. En vain.


Il reste à visiter l'hôtel, sa salle-à-manger, le phonogramme du salon et monter à l'étage voir les chambres...



Depuis les années 70, une association décida de maintenir les maisons des chercheurs d'or dans leur état d'origine...



Aujourd'hui, seule une habitante demeure dans Garnet, la ville fantôme. La vieille dame mangeait devant sa fenêtre alors que nous remontions vers la voiture, sous la pluie qui ravivait les odeurs de pins.

Demain, c'est le départ vers le parc national de Glacier, aux abords du Canada. Et qui dit parc national dit absence d'Internet. Vous aurez donc de nos nouvelles fraîches dans deux jours (on peut le dire, il faisait 13 °C aujourd'hui).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

la pauvre dame , seule dans un village fantôme un jour de pluie.
Courage pour la suite :)
Homéo

Yibus a dit…

Homéo : tout va bien, on est à l'hôtel avant quatre nuits de camping à Yellowstone.
La pauvre dame avait l'air à l'abri, en train de manger... Mais c'est vrai que l'effet était bizarre...