lundi 1 février 2010

La fin des traditions (1)


Mini série (en deux épisodes) sur les traditions américaines qui n'ont plus court. On commence avec un classique des campus : le yearbook.

Depuis plus d'un siècle, les lycées et les facs des quatre coins des USA ont l'habitude de réaliser, en fin d'année, un -plus ou moins gros- livre récapitulant les petits faits et gestes de chacun, collectant les photos d'identités.

Histoire de montrer aux petits-enfants quelle tête avait pépé sur le campus ("lorsqu'il sortait avec cette pouf' de Suzanna, la brune au troisième rang à gauche qui lui collait encore au train lors de notre mariage", dixit la grand-mère)... Ou de prouver le nombre de points qu'avait collé l'oncle Tom au meilleur pivot de l'équipe de basket de la ville voisine.

Pour les magazines de potins, c'est la caverne d'Ali baba. Pas un qui ne ressorte de temps en temps (c'est-à-dire toutes les semaines), un article dénombrant les boutons noirs et autres gracieusetés physiques passées de la vedette de telle émission de télé-réalité de la chaîne câblée.

Au pays de l'apparence physique reine, les magazines adorent appointer un chirurgien plastique qui se fait une joie de noter l'apparence des glorioles d'aujourd'hui par rapport à leur anonyme présence passée. Entre commentaires admiratifs ("Ah, celle-là, elle fait aussi jeune qu'il y a trente ans... grâce à ses vingt opérations... Allez, je lui mets un A-") et vachards ("pauvre femme, elle aurait mieux fait de ne pas passer une vingt-et-unième fois sur le billard de mon cher confrère... Ca vaut un C+... Et encore, je suis généreux").

(Entre parenthèses, on remarquera que ce style de "reportage" s'applique uniquement aux femmes.)

Mais tout ça, c'est terminé. Fini. Passé à la trappe. Car nous apprenons que seulement un petit millier d'écoles continuent l'aventure yearbook cette année. Depuis le début de la décennie, les ventes ont chuté. Les futurs diplômés ne sont pas intéressés par le papier.

C'est donc une excellente nouvelle. D'ici une vingtaine d'années, nous n'aurons plus ces images avant/maintenant en noir et blanc qui polluent les beaux magazines de papier glacé. Plus d'images d'archives, bonjour la liberté retrouvée pour ces futures vedettes qui redoutaient de voir réapparaître ces images tirées des heures les plus sombres de leur adolescence.

(Ah, on vient de me préciser dans l'oreillette qu'il existerait un site nommé "Facebook" remplaçant de facto le défunt "yearbook" et dont les informations très personnelles des membres ont l'avantage de ne jamais disparaître de la vaste toile).


Et la liste des "copains d'avant que j'aimerais bien revoir mais en fait pas tant que ça"
- La petite copine de ma maternelle (elle était brune).
- La plus grande copine de mon CM2 (elle était blonde).
- La plus plus grande copine de la nuit du 15 mars 1994 (elle était rousse, on avait bu) (je précise à l'intention de la femme qui partage ma vie qu'il s'agit d'un trait d'humour dans le seul but de fournir une chute convenable à ce billet).

(Maintenant, à vous de jouer)
(La photo du haut, c'est Eminem)

6 commentaires:

Montana a dit…

Eh oui, à l'heure de l'électronique, fini le papier. Mais la toile est bien plus redoutable car, quand une future star se verra dans une student party, un gobelet rouge de bière à la main et les quatre fers en l'air, et que la presse s'en sera saisie pour vendre leur magazine online, le showbiz a intérêt d'investir dans le virtuel avec des stars sans passé, et pixellisées jusqu'au poil près. Pour ceux qui n'ont pas encore vu "SimOne" avec Al Pacino, tâchez de vous le dégoter dans les meilleures épiceries. Ok, ça n'est pas un immense film, mais ça donne déjà à réfléchir sur la longévité des stars qui en auront marre de dépenser leurs sous en chirurgie esthétique.

Bref, que Madame Yibus ne s'inquiète donc pas pour la chute d'airain lors de cette fameuse nuit dont l'auteur se souvient de la date avec une précision pour qq qui avait bien picolé :)=)

Euh, la rousse en question elle n'était pas une de ces irlandaises mousseuses qu'on peut boire justement dans des gobelets rouges ... les quatre fers en l'air ? :))))

Anonyme a dit…

bah, Facebook, on y met ce qu'on veut, du perso ou non...

j'aimerais retrouver ma copine Vanessa du CE2 ou encore mon pote Nassim de seconde... mais bon, comme la première voulait déjà toucher les garçons et le second me collait aux bask' quelque chose de grave... pas tant que ça.

Homéo a dit…

Mais Moi je paie 3 yearbooks par an depuis 3 ans je peux te dire que si facebook me permet d'économiser les 300 $ que ça m'a coûtée j'ouvre un compte à ma choupinette !!
Où tu as vu que ça avait disparu ? Parce que le grand trucs c'est de s'y faire écrire des petits mots par les copines et copains même en 10th grade !!
Pour les retouches des élèves une fois devenus adultes, j'ai eu une révélation il y a quelques jours,allez je ne te pourris pas tes com' j'en fais un billet ....la suite chez moi ;)
les copains d'avant m'en parle pas j'ai déjà dit ;)

ariana lamento a dit…

hé, hé, moi, j'ai Arthur sur mes photos d'école.

merde, j'ai pas donné les 3000 dollars pour la photo de classe de la puce. Je me demande pourquoi...

Yibus a dit…

@ Montana : tu m'ôtes le bon mot de la bouche.

@ Plume vive : peux-tu répondre à une question qui m'assaille depuis un bon bout de temps : ça sert à quoi exactement, cette chose ?

@ Homéo : je parlais surtout des yearbooks pour les lycées et les collèges américains... C'est vrai que nos gamins en ont aussi dans leur école (compris dans les frais de scolarité).

@ Ariana : Arthur, Arthur, ça me dit vaguement quelque chose.. Désolé, je suis parti de France depuis trop longtemps, je ne connais pas.
(Oui mais pour 3000 dollars, tu as un superbe arrière-plan couleur huitre).

Anonyme a dit…

honnêtement, à ce qu'on veut.. personnellement, c'est une chouette plate forme où toute ma famille italienne est connectée, ainsi que 75% de mes amis IRL... une sorte de journal d'infos perso en direct live... c'est pas mal, enfin, moi, après avoir été longtemps sceptique, j'y trouve mon compte ;)

(après, je ne fais pas partie des millions de personnes qui utilisent les applications et autres jeux FB un poil débiles, mais bon, chacun fait ce qu'il veut hein)