vendredi 30 octobre 2009

De grands enfants dans un jardin paisible


J'aime à penser
que les artistes ont un boulot conséquent : donner à nos berlues un corps, des traits physiques qu'ils sont allés chiper je ne sais où. A partir de là, au spectateur de se débrouiller avec cette apparence physique souffreteuse, d'échapper à ces bras robustes, de contempler une figure dont la perfection fait pâlir de jalousie les hommes au ventre plat. Et de s'en retourner pour touiller toute cette beauté.

C'est ainsi, les sculptures m'émeuvent toujours, et sans cesse, j'y reviens, avec ce besoin de les toucher, de les cajoler voire de les frapper. Par ailleurs, la taille me fascine, la démesure m'amuse. La pluie me ravit. La nature me comble. Un lieu a eu la délicate attention de rassembler tous ces menus faits. Ce n'est rien de dire que la visite du Storm King art center fut une des expériences sensibles les plus extraordinaires de ma vie.

Situé à une centaine de kilomètres au nord de New York, ce lieu, créé en 1969, est à la fois jardin de sculptures et land art.


Nous n'avons pas eu le plaisir de marcher près de la centaine d'œuvres présentées tant il pleuvait. J'avais parfois l'impression de contempler de grands veilleurs.



Mais la demi-heure passée dans un petit train qui slalomait entre ces géants a suffi à me donner envie d'y revenir. Le temps était suspendu.


Comme cette œuvre de Calder me plaît, sous son aile repliée.


Vue sous un autre angle, elle prend ses appuis avant l'envol évident.


Un petit tour plein d'humour dans les bois.


Lien
Ce mur d'Andy Goldswothy me ravit par sa simplicité et sa drôlerie. Sur 760 mètres, le muret têtu réussit l'exploit de serpenter entre les arbres, de disparaître dans l'eau et de réapparaître de l'autre côté de l'étang, brièvement. Du grand art.



Des enchevêtrements de tubes de chantier entrecoupés d'air et de pluie.



La dernière œuvre acquise par le centre est de Maya Lin (la créatrice du mur du Vietnam). Son nom : wavesfield (champs de vagues).



Et comme dans les meilleures histoires, tout se termine en dansant.



La chanson du jour : le "twenty-two bar" de Dominique A.



Et la liste des "sculptures du quotidien"
- La tâche de café qui a débordé
- Les toiles d'araignée dans les maisons américaines
- Les tas de feuilles sur les trottoirs

(Maintenant, à vous de jouer)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Cet espace a l'air génial ! bon sang, qu'est ce que je donnerais pas pour le visiter... tu es chanceux Yibus, n'hésite pas à y retourner et à nous abreuver de nouvelles photos, un peu plus solaires ;-) (la muraille est une pure merveille)

j'ajoute à la liste :

- les jouets de mes enfants
- le linge en attente de pliage
- les livres et BD non rangés

oui, bassement trivial, sorry, le quotidien me rattrape...

helen. a dit…

Andy G et Dominique A, belle pioche !
Les sculptures du quotidien: l'amoncellement futur de cartons du déménagement ...

Anonyme a dit…

http://plumevive.wordpress.com/2009/11/05/les-30-hum-40-phrases-repetees-tous-les-jours-a-mes-enfants/

si ça t'intéresse...(arrête de ronchonner, fais un effort quoi !)

Nath a dit…

mais je vois qu'il fait aussi beau u'en France !

L'amoncellement de pulls sur mes freles epaules frigorifiees...

Bisous de dessous les congeres. NathinAnnecy

Anonyme a dit…

Suspendues dans la cuisine : tresse d'oignons roses de Roscoff et branches de fenouil sauvage sêchées, une sculpture qui disparaît peu à peu...

ariana lamento a dit…

toi, on voit que Nikki te manque...

Montana a dit…

Je vois que dans la malchance des jours de pluie, tu as eu deux plaisirs.

1 - Celui de voir ces sculptures dans un contexte différent des jours de beau temps car cela donne une toute atmosphère. Le côté dramatique paradoxalement agrémenté de l'humour qu'elles veulent exprimer. Tiens, ça me rappelle justement une BD où le brouillard rendait les arbres menaçants pour le promeneur (je crois que c'était dans un Gaston Lagaffe).

2 - Celui d'avoir pu visiter et photographier ce site en toute quiétude sans la "pollution" engendrée par le flot des promeneurs.

Tiens, un bon challenge, arriver à photographier la fameuse bulle de chrome du Millenium Park à Chicago en pleine nuit par temps pourri et sans personne autour ;))

Yibus a dit…

@ Plume vive : ah, cette muraille, quel rêve d'homme, je trouve. Quelle beauté, vraiment, la poésie est à portée de main, je me dis quand je la vois.

@ Héjà : ah, ah, tu vas loin ?

@ Nath de retour : eh eh, c'est bien, de retour au pays des cactus, tu regarderas tes pulls comme autant de bons souvenirs.

@ Larkéo : miam, que des ingrédients simplement sublimes pour de bons plats.

@ Ariana : oui, comment sais-tu que la fontaine de Nikki, près de Beaubourg, est un de mes endroits préférés de Paris ??

@ Montana : on l'avait photographié de jour, ce joli haricot (autre surnom de ta bulle)... Et c'était d'un drôle, avec les gens qui se regardent dans ce gigantesque miroir déformant...