Je vous avais laissé dans la campagne du Wisconsin, surnommé le pays des produits laitiers de l'Amérique. Pour éviter une transition trop violente avec la bruyante et verticale Chicago, nous avons fait une halte dans sa banlieue. Plus précisément à Oak Park, là où Frank Lloyd Wright a vécu et travaillé pendant vingt ans. On peut voir dans son quartier une vingtaine de maisons qu'il a conçues entre 1898 et 1908.
Il y construit progressivement le style "prairie" pour des "pavillons d'un seul tenant ou en plusieurs parties reliées entre elles, dont l'intégration au paysage par le biais de l'horizontalité est particulièrement soignée" (phrase tirée de l'article de Wikipedia).
" Wright perçoit les pièces d'un bâtiment comme des organes autonomes qui constituent un corps cohérent. Il pousse l'analogie avec le monde vivant jusqu'à prétendre que la construction doit représenter la croissance d'un être vivant."
Quelques heures plus tard, je songeais encore à Wright en prenant l'ascenseur -et mon courage à deux mains- pour grimper au 99ème étage de la Sears tower.
Vu d'en bas, on pourrait résumer Chicago par deux histoires tragiques. Le grand incendie qui consuma en deux jours les maisons de bois du centre-ville. C'était en 1871 et il ne reste que ce château d'eau en pierre de l'époque antérieure.
Chicago, c'est aussi une rivière qui traverse la ville. Sa particularité : son cours est inversé. Car en 1885, une épidémie de choléra tua 90 000 personnes. Et oui, les eaux usées étaient déversées dans la rivière qui se jetait dans le lac Michigan... D'où était tirée l'eau potable. De gigantesques travaux pour abaisser le lit de la rivière ont alors été effectués.
C'est donc le lac Michigan...
... qui se déverse dans la Chicago River.
Bilan du séjour : entre les horizontales de Wright et les verticales de Chicago, il existe sans doute une troisième voie pour dessiner maisons et immeubles. Ce pourrait être la courbe qui, selon Jean Cocteau, est le chemin le plus court entre deux rêves.
Avec son "Cloud gate", Anish Kapoor ne dira pas le contraire.
La chanson du jour : Sufjan Stevens chante "Chicago".
Et la liste des " villes au bord d'un lac"
- Côme (d'habitude...)
- Genève (et je te bouscule...)
(Maintenant, à vous de jouer)
11 commentaires:
Ben , y a bien Ploermel en Brocéliande, mais personne ne connait, alors...
Quand je lis votre périple , après celui de la Floride ,je ne peux m'empêcher de penser à vos enfants .... vous les droguez pour qu'ils soient tranquilles en voiture ? ;)
Beau voyage en tous les cas!
Voila un Chicago geometrique, ou j'ai hate d'aller trainer mes baskets!
Merci pour ces jolies photos des deux villes ou nous avons habite pendant 6 ans, Chicago, d'abord, puis Oak Park. Beaucoup de bons souvenirs pour nous.
Wouah y a Yibus qui se lance dans les jeux de mots (laids) ^^
Lausanne, Montreux, Neuchatel... par exemple.
Toutes froides, rigides(pour ne pas mettre de F blasphemateur), sans imagination ! oui je sais je suis de parti pris !
Bref le contraire de Chicago si j'en crois tes descriptifs.
Tres drole le je te bouscule pour Geneve, ou rien ne bouscule rien, car mon dieu, ce n'est pas urbain, ni comme il faut...
Tout de bon - nath
@homeo : il les platre...
Le lac du Der (hier)
ok je sors...
Euh, Annecy ?
@ Kaay : attends... Brocéliande... C'est pas un nom de forêt imaginaire, ça, avec des chevaliers qui buvaient en tournant autour d'une table ?
@ Homéo : je te dis tout pour les enfants. On a acheté des lecteurs DVD portables (un par enfant) pour les trajets d'au moins 2h30... Il reste une heure à occuper, que nous apssons à écouter des contes en CD (du Chat botté aux excellentes histoires mélangées de Vincent Malone...)...
Et puis, on écoute aussi nos CD de temps en temps... Il arrive aussi que les enfants dorment.
En tout cas, ils râlaient au début, mais on a tenu ferme en disant que c'était comme ça et puis c'était tout, qu'il valait mieux faire des kilomètres pour aller voir un truc qui leur faisait plaisir que de ne rien faire.
Depuis, ils sont résignés !
@ Mary : c'est vraiment une belle ville que j'aimerais revoir un peu plus longtemps (mais l'aventure nous appelle ailleurs).
En tout cas, on peut y passer quatre ou cinq jours sans s'y ennuyer une seule minute.
@ Flo : oui, c'est vrai, tu as vécu là-haut. J'ai beaucoup aimé Oak Park même si le contraste avec les quartiers très pauvres voisins (400 mètres à tout casser) m'a surpris.
@ Phoebe : eh eh, c'est pour se mettre en iambe (comme dirait le poète).
@ Nath : un week-end à Genève, je n'avais pas détesté, loin de là... S'il se trouve que nous soyons amenés à y vivre, je ne pleurerais pas toutes les larmes de mon pauvre corps.
@ Corinne : c'est drôle, c'est tout à côté de ce bon lac que nous allons passer nos vacances d'été françaises.
@ La mère Castor : grande région de champagne près de la mer (le Mouette Annecy !!).
J'irai un jour à Chicago, ça je me le suis promis, notamment sur les traces des grands bluesmen, ça doit être qq chose. A ce propos, si tu n'as pas encore vu le film "Cadillac Records", procure le toi au plus vite, c'est de la bombe !
Mon frangin est revenu enchanté de Chicago, lui qui est plutôt jazz, voire free, musique contemporaine et acousmatique, donc rien à voir avec moi qui suis plutôt rock'n'roll, country et blues. Il a après enquillé sur Yellowstone, le veinard !
Bien, je sens que je vais passer assez souvent dans le coin de ton blog ;))
Toronto!
Et Bregenz, en Autriche (moins connue...)
Chicago, j'en ai vu que l'aéroport (je me souviens avoir été accueilli par un portrait de Michael Jordan!). Je connaissais la rivière, mais ne connaissais pas l'anecdote de son sens d'écoulement! Intéressant.
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