A propos d'éternité, ça m'a intéressé de voir les différentes manières qu'ont les Américains de se souvenir des morts. Selon les instants et le moral, je trouve ça poétique, amusant, déchirant.
Voilà ce que dit Pascal Baudry (dans son livre « Français et Américains, l’autre rive ») sur la mort.
« Une société se définit notamment par son attitude vis-à-vis de la mort. Les Américains parlent explicitement de la maladie et de la mort, ils ont des rituels de deuil alignés selon des processus formels, et tournent relativement facilement et rapidement la page, to go on with their lives… Une fois le processus de deuil accompli, les attachements disparaissent.
On pourrait dire aussi que c’est parce que les attachements entre individus sont moins forts aux Etats-Unis, les relations interindividuelles y étant plus de l’ordre de la juxtaposition, qu’ils peuvent se résorber plus facilement, chez les Américains, par la verbalisation, et que les processus de deuil sont plus faciles. Dans cette culture fortement centré sur l’individu, la mort d’une personne lui appartient en propre – en tout cas, plus qu’à son entourage , même si l’on ne vas pas (pas encore ?) jusqu’à l’euthanasie.
(…)
Il ne faudrait pas croire cependant que le déni de la mort n’existe pas chez les Américains. La pratique obsessionnelle du sport et le recours à la chirurgie esthétique sont autant de tentatives de résister au vieillissement et à son aboutissement ultime. Le maquillage du mort, voire son embaumement, permettront de le présenter aussi proche de son apparence d’avant que possible.
Les proches du défunt feront publiquement son panégyrique lors de la cérémonie funèbre, qui n’est pas si triste, du fait de l’insistance sur les aspects positifs de sa vie et de sa personnalité. Les cimetières sont excentrés, et donc, on les voit peu. »
Dans un cimetière à Georgetown.
Un art de l'anticipation qui me plaît bien. L'avez-vous déjà vu ailleurs ?
Au cimetière d'Arlington (où sont enterrés plus de 300 000 soldats américains et leurs familles)
A côté d'un playground.
Dans le Maine, sur un parking.
Sur un ponton donnant sur la baie de Chesapeake.
Sur la route qui mène à l'école du petit garçon. L'idée est de donner le nom d'une personne chère à une route. Comment vous traduiriez le panneau ? "Un chemin pendant que vous serez mort ?"
La chanson du jour : la fin -toujours déchirante- de la comédie (???) musicale "Hair". La chanson s'appelle "Let the sunshine in".
Et la liste des " 1001 choses à faire avant de mourir"
- Publier au moins cinq livres
- Changer au moins 37 couches de mes petits-enfants
- Conduire une Porsche
- Aller voir l'île de Pâques (c'est le voeu de madame)
(maintenant, à vous de jouer)
17 commentaires:
contempler la terre depuis l'espace... tres joli billet !
hum hum... ça fait 4 choses, pas 1001...
ouaip, je chipote en sifflotant.
(soit dit en passant, conduire une porsche, c'est facile : c'est même je crois dans les coffrets cadeau à la mode, ma cousine l'a fait : elle a adoré !).
et pour ma liste à moi, petit copié-collé de mon blog, quasi le premier message (ça fait bientôt un an, j'étais jeune, innocente et impulsive) :
- vivre de ma plume (scénarios, articles, romans...).
- goûter à l'oeuf sous toutes ses formes (brouillé, sur le plat, mollet...). Je hais les oeufs.
- partir à la découverte de l'art aborigène.
- rencontrer un vrai extra-terrestre.
- révéler au monde que Sarko aime porter les strings de son ex-femme : cause de leur divorce et de sa démarche pingouinesque (eh oui, la ficelle lui rentre dans le ***!).
- En parlant de pingouins... :
adopter un pingouin (qui ne soit pas Sarko).
- changer de pays de résidence aussi souvent que possible.
- épouser un milliardaire, de préférence très vieux, très malade et impuissant.
...
- Voir New York
- faire un saut en parachute
- passer une soirée à l'opéra
- aller visiter le Chili
- réussir à planter un clou, au moins une fois
- apprendre le langage des signes
- voir un tigre dans son milieu naturel
A Mayotte, île française ET musulmane, on enterre les morts le jour du décès et on fait une grande prière à la mosquée pour remercier Allah de nous avoir fait cotoyer un être aussi généreux.
Puis on passe à autre chose, la vie continue.
Avant de répondre (un peu) à la question du jour, je voudrais te faire part d'une ou deux réflexions.
Pendant mes vacances florentines, j'ai eu évidemment l'occasion de visiter moult églises. A l'intérieur, bien sûr, moult tombes. Et moi, vois-tu, ça me gêne de marcher sur des tombes. Même vieilles, même abandonnées, même sans plus aucune inscription. Je fus donc obligé de slalomer entre lesdites tombes (paf, je ne trouve pas de synonyme au mot tombe. Je laisse tomber, tant pis). Le tout sous les yeux ébahis des touristes qui, eux, marchaient dessus gaillardement.
A part ça, Marseille et Bordeaux ont perdu. Le pouvoir d'achat baisse. C'est la merde partout. On va tous mourir. Et moi, pauvre petit con, je n'ai pas encore fini mon grand-oeuvre, et donc pas encore eu l'occasion d'être publié. Juste un livre, déjà, ce serait bien. Sinon, aller à Equip machin chose. Mais ça, se sera bon la semaine prochaine. ahahahah
@ NathinPhoenix : si tu as 20 millions de dollars, je crois que c'est possible (et merci)
@ Pyrrha-na : je suis sûr que je vais aller lire ce fameux premier billet.
(le truc avec les 1001, c'est super répandu ici, 1001 tableaux, lieux à voir, nanana... avant de mourir)
Et pis vala
@ Kaay : très intéressant... (A priori, tu pourrais les faire...) et si tu veux passer à Washington sur le chemin de NY, n'hésite pas...
@ Nono : ah, pauvres hères que nous sommes... Figure-toi que dans les églises, j'évite aussi les pierres tombales au sol... Donc j'ai la démarche hasardeuse d'un mec bourré à 10h du mat'.
Pour le reste, patiente, petit scarabée, ça va venir. (Même le meilleur, et vive Equipmachin)
Rencontrer Brad Pit et mourir...
Petite parenthèse pour répondre à la question du billet précédent : une SMIP est une Super Maman Indigne et Parfaite, que vous pourrez suivre ici : http://plumevive.wordpress.com/2008/08/27/on-demande-une-smip-super-maman-indigne-et-parfaite/ , le prochain article étant en cours de préparation...
Bon, maintenant, je me reprends, encore sous le coup de Hair... pfiouuu...
1001 choses... je pourrais facilement y arriver, mais je doute que votre propre lecture le puisse, elle, alors je vais me contenter de dire que j'ai une trouille bleue de mourir, de rater les plus belles choses que la vie réserve à mes fils, et pire encore, les plus mauvaises, de ne pas être là pour les aider dans ses passes difficiles.
Malgré tout, un petit tour dans les Caraïbes avec mon chéri, emmener mon grand au Brésil, comme il le souhaite, les deux plus petits où ils le souhaitent, question voyage, ce serait déjà pas mal. Si je dis, réussir à me trouver professionnellement, ça fait un peu trop philo ? Oué, mais finalement, j'en suis pas loin... et puis, éclater mon score à Need For Speed Poursuite Infernale II, transmettre mes talents culinaires à mes enfants, manger encore 10 000 pizze et autant de lasagne... koissa ? je tourne toujours autour de mes enfants et de la bouffe ? pas faux...
: Plume rougit :
embrasser mon premier petit enfant.
Moi non plus je peux pas marcher sur les tombes dans les églises, je trouve ça super irrespectueux, donc moi aussi je louvoie.
Sinon je trouve les cimetières américains vachement plus jolis, plus agréables que le commun des cimetières français, et je trouve qu'ils poussent plus à se souvenir des morts dans les bons moments. En France, ces pierres grises, ça me déprime, tu peux pas penser aux morts autrement qu'avec tristesse.
Sinon, dans les 1001 choses à faire avant de mourir, je pense à passer une année loin de tout, en pleine nature québécoise de préférence, avec le coboille.
allez pisser sur ma tombe
tu as tout à fait raison, Yibus, sur l'approche de la mort,ici. Les veufs et veuves semblent prêts à se remarier à vitesse grand V.
A faire avant de mourir?
continuer à vivre,...
ah ouais! essayer tous les instruments de musique de la terre.
@ arty : Rhho, pas à ce point-là, quand même, la midinette...
@ Plume vive : eh bien, quel programme... Y'a aussi une autre thématique chez toi, euh, comment dire... Plus charnelle, non ?
@ La mère Castor : vivement la prochaine étoile filante...
@ Ashley : pas mieux que toi... Les cimetières anglo-saxons me plaisent beaucoup, ils sont, comment dire, très détendants.
@ Paris19 : en voilà, une belle et bonne résolution. Rebienvenue parmi les contributions essentielles de ce blog, ami.
@ Ariana : alors, c'est pour ça qu'il y a pas mal de films mettant en scène des veuves aux USA...
C'est dur de faire une liste qui fasse pas 3 pages ! Forcément, on a tous envie de faire plein de trucs, c'est çà qui nous motive à continuer, sinon autant s'assoir et attendre la mort :
Donc je commence :
- apprendre à jouer du violon
- visiter le monde entier (pas tout tout mais certains endroits qui m'attirent beaucoup, genre les temples d'Angkor au Cambodge, NewYork, NewOrleans, la NouvelleZélande, ...)
- avoir des enfants, et des petits-enfants (va falloir vivre longtemps ma vieille !)
- ...........
Arty, j'adoore ta mini liste ! Hihihi !
Cette coexistence de la vie et la mort me gene en fait, ca me deprime de voir des "In memory of" sur le banc d'un parc ou jouent mes enfants, sur des briques face a la mer, sur les routes... We will survive merde a la fin !
c'est Alice : courage pour le violon (pour le reste de ta liste, tu verras, ça se passe sans problème...)
@ corinne : Gloria (Gaynor) in excelsis deo...
En fait, Adopt-a-Road est un programme de financement voluntaire des routes, qui n'est pas nécessairement lié à l'idée de la commémoration. Souvent ce sont les entreprises qui "adoptent" les routes, pour gagner un peu de bonne publicité. Dans ce cas, la route est adoptée par un site pour le baby-sitting des animaux de compagnie ("while you're out" ne fait pas référence à la mort, mais plutôt signifie "quand vous êtes dehors la maison").
@ James : merci pour les explications. Cependant, j'avais vu deux ou trois routes en l'honneur d'un militaire ou d'une famille, d'où mon idée que c'était lié à la mort...
Enregistrer un commentaire