Le réchauffement climatique est prouvé, la guerre froide est finie, Bobby Fischer est mort. C’est peu de dire que l’ancien champion du monde d’échecs sortait de l’ordinaire. La légende -qui n’est qu’un téléphone arabe en bon état- dit qu’il a souri quand sa soeur lui offrit un échiquier. Il avait six ans et se lança à esprit perdu dans la partie.
La vie des grands a toujours une odeur d’Olympe et de Styx. Celle de Bobby Fischer fut tumultueuse, aventureuse, furieuse et malheureuse.
Ce fut le premier occidental à battre les Russes, en 1972, en Islande. On raconte qu’il vainquit une cohorte de préparateurs, d’entraîneurs, tout un système. Un homme contre un continent, il y a de quoi devenir fou. Ce qu’il fit avec disgrâce, rejetant dos-à-dos Russie et Etats-Unis, refusant de jouer son titre mondial. Il vira antisémite, se réjouit des attentats du 11 septembre… Il s’est finalement réfugié sur l’île où il avait gagné son titre. Comme un vieux saumon barbu. Il avait soixante-quatre ans. Les échiquiers ont soixante-quatre cases.
Ca n’a aucun rapport mais c’est aujourd’hui le Martin Luther King’s day, jour férié aux Etats-Unis. A l’école française, mon fils doit apprendre, pour son cours d’anglais du mercredi, cette phrase du pasteur ; « Je rêve, que mes quatre enfants vivront, un jour, dans un pays qui ne les jugera pas la couleur de leur peau mais à l'aune de leur caractère. »
Le célèbre discours prononcé en 1963 à Washington, sous-titré en français.
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