jeudi 31 décembre 2009

Nouvelle année, Nouvelle-Orléans


La chose s'est décidée ce matin.
Si après cette expérience de quelques années en terre américaine, je devais de nouveau atterrir aux Etats-Unis, je reviendrais à la Nouvelle-Orléans. Pas New York ni Philadelphie, pourtant chères à mon coeur. Direction le sud. C'est dit. Pour le Mississippi qui la borde...




... Et bien sûr, pour le quartier français, un pur joyau architectural, tout de simplicité et d'élégance... En moins de dix minutes, on passe de la finesse des balcons plantés, des boutiques d'antiquaires....





... à Bourbon street, haut-lieu de débauche locale et estudiantine, qui fit pousser des cris d'orfraie à notre voisine américaine (il faut dire qu'elle est texane) quand nous lui tracâmes l'itinéraire des vacances de Noël de nos enfants gâtés (d'avoir des parents voyageurs et en or tels que nous)...




La Nouvelle-Orléans, ville de musique... Cet après-midi, par un temps enfin clément (après les déluges d'eau d'hier soir), nous nous sommes baladés en musique, croisant des notes ici et là...





New Orléans, terre de vaudou où les costumes des rois et reines des défilés de mardi gras se mélangent aux rires; où les pleurs à la suite de Katrina se transforment dès l'année suivante en chars parodiant la lenteur et l'incompétence des secours, où la vie fait la nique à la mort...









Trois jours dans la ville de Louis Armstrong, c'est bien court mais suffisant pour vous souhaiter une excellente année 2010 sous les doux auspices de 12 feux d'artifice contemplés depuis notre chambre d'hôtel.



Et la liste des "souhaits pour 2010"
- Qu'un pays africain gagne la Coupe du monde de balle au pied.
- Qu'un humoriste gagne ma considération (depuis Desproges, je me meurs d'ennui)

(Maintenant, à vous de jouer)

mardi 29 décembre 2009

Bayou (plaboum)


Vous vous rappelez que
des Français rencontrés hier sur le chemin nous proposèrent de faire la balade en barque proposée par un vieux Cajun qui avait, paraît-il, conservé l'unique alligator en état de marche (quoique fort endormi) d'une Louisiane frigorifiée ?

Vous vous souvenez que nous ne souhaitions pas donner suite à la proposition, préférant nous laisser voguer sur nos sensations au gré des bayous.

Avant de concocter le programme de ce jour, nous allâmes goûter cette cuisine cajun dont on nous parlait tant. Et pour faire d'une pierre deux coups, écouter quelques notes affriolantes de Jay Cormier. Eh bien, le Mulate's est formidable.


Déjà, les tables vichy rouge rappellent les pique-niques. Ensuite, on y mange du barbu aux chevrettes (crevettes), des crabes fourrés et du riz épicé. Nous n'avons pas essayé les cuisses de ouaouaron, la viande de cocodrie, le jardinage du jour ni les oignons fonés.

Une nuit paisible plus tard, le premier objectif du jour était un refuge national de l'Atchafalaya, assez mal indiqué sur la carte. Et pour cause : dès qu'on quitte la route qui surplombe les bayous du coin, on suit une route en gravier. Au bout d'un quart-d'heure à 15 kilomètres heure, dépassés et empoussiérés par les 4X4, on arrive devant un panneau qui indique que nous y sommes.... Il faut encore suivre un autre chemin rempli de gravier.

J'en suis encore à hésiter quand je vois débarquer un gars, veste orange fluo sur le dos, qui descend son quad de sa remorque et va prendre son fusil dans la cabine avant de se diriger vers le refuge.

Bon, bein, je crois qu'on va faire demi-tour... On en profite pour regarder les campements des gens qui habitent le long de la rivière. Très très précaires, faits de tôles et de planches.... Quant à l'utilité de récupérer une enseigne de Subway...



Qu'est-ce qui sèche sur cet arbre ?


Des queues de raton-laveur bien sûr (ne criez pas... On voit des panneaux "ratons-laveurs frais" sur le bord des routes).

Quelques dizaines de mètres plus loin, ce n'est pas la femme à barbe mais la femme à clope qui nous accueille...


Voilà, voilà. Deuxième étape pour tenter de voir de la vie animale, le lac Fausse pointe. On parcourt pendant une heure et demie des chemins le long des bayous, quêtant une aile (un héron aperçu sur une branche), cherchant la queue d'un mammifère ou l'écaille reptilienne... Malgré un redoux sensible, ce ne sont qu'eau, bois et végétation qui nous entourent. C'est très beau.





Mais nulle âme qui vive (hormis une poignée de touristes). En repartant vers l'Est de la Louisiane, nous nous traînons derrière d'immenses chariots remplis d'une sorte de fourrage. En fait, ils se rendent vers une usine de canne à sucre.



Vérification faite sur place, l'odeur est moins âpre que la betterave sucrière cultivée en France.

Demain, direction la Nouvelle-Orléans. Bonne nouvelle, la température monte. Bonne nouvelle, nous avons prévu de visiter des musées. Or, il pleuvra...


Et la liste des "choses bizarres vues en Louisiane"
- Il y a de nombreux casinos. Mais ne vous attendez pas à un Las Vegas en miniature, les casinos locaux sont des boîtes en tôle accrochés aux stations-service, reconnaissables au grand panneau clignotant qui les annonce.
- Les vendeurs d'explosifs et pétards divers qui prospèrent au bord des autoroutes en prévision de la fin de l'année travaillent sous des tentes. Pour se faire remarquer, ils organisent des mini-feux d'artifice à intervalles réguliers.

(Maintenant, à vous de jouer)

lundi 28 décembre 2009

En pays cajun


9h du matin, on quitte Natchez.
A mi-chemin du pont qui traverse le Mississippi, se trouve la frontière avec la Louisiane. Dès l'arrivée sur la terre ferme, les choses sont plus claires.


Trois heures plus tard, l'escapade de cette journée consiste en un village acadien, transplanté aux alentours de Lafayette.

Las, en arrivant, rien n'est fermé mais rien n'est vraiment ouvert. Nous pouvons, certes, nous promener au milieu des employés qui enlèvent les décorations de Noël et toutes les ampoules qui ornaient les arbres et composaient des crocodiles. Mais nul intérieur de bâtiment est accessible et, comble du comble, la boutique de souvenirs est fermée.

La tâche la plus rude pour la photographe attitrée est alors d'éviter de zoomer sur les panneaux en forme de canard indiquant la bienheureuse entreprise qui sponsorisait la maison ou l'église durant les fêtes.



Et puis, au détour d'un chemin, un message.


Puis nous allons traîner nos guêtres à Breaux Bridge, un village réputé pour son restaurant cajun. Las (bis), celui-ci est fermé. L'impression que cet entre-deux fêtes n'est pas propice aux vacanciers se précise.


Même le pont est abaissé. En tout cas, le village est la capitale mondiale de la langoustine et le proclame.


Rencontre avec des Français (venus du Michigan) dans l'unique café ouvert. Ils nous conseillent d'essayer la balade proposée par un vieux Cajun sur un lac. En cette saison froide (il fait 5 degrés la journée et il gêle la nuit) et avec des eaux très hautes, les alligators ne sont pas au rendez-vous...

Ils nous assurent que le guide a débusqué un unique alligator... Mouais... Il nous reste quelques alligators en réserve du voyage en Floride, en février dernier.

Plutôt abattu par l'histoire des Acadiens, je me suis alors passé cette chanson pour "garder la patate". Et nous essaierons demain, d'aller voir du côté de quelques lacs et bayous à notre rythme.


Et la liste des "choses agréables du début des vacances"
- Mettre de l'ordre dans les relations inter-enfants et les chamaillages en tous genres
- .... Je cherche encore....

(Maintenant, à vous de jouer)

dimanche 27 décembre 2009

Mississippi (hourra !)


Après une excellente soirée
et une nuit courte mais paisible, après cinq heures de route à travers l'Alabama et le Mississippi, nous voici arrivés à Natchez.

En deux mots, Natchez était une tête de pont de la présence française dans le sud des Etats-Unis et le meilleur établissement français de tabac pour la colonie qui voyageait ensuite par le grand fleuve.


L'air était doux et il n'y avait absolument personne en ville.






Les rares cafés étaient fermés tout comme les nombreuses boutiques d'antiquités. D'ailleurs, pas mal de magasins avaient porte close depuis un bout de temps.


Même les statues de la fontaine se tripotent les orteils d'ennui...



Et la liste des "féculents aimés"
- Les patates (c'est comme le cochon, tout y est bon)
- Le riz (accommodé à l'indienne)
- L'orzo (découvert hier soir)

samedi 26 décembre 2009

Sweet home (Alabama)


Sur la route du grand sud, nous avons croisé de fort près, semble-t-il, la tempête qui remontait, elle, vers le Nord. Aux quatre heures de parcours pluvieux, hier soir, nous avons ajouté huit heures d'une route ensoleillée aujourd'hui.

Au gré des miles, nous avons surpris un faon qui s'en allait nous percuter avant de freiner des quatre sabots devant le mur de voitures qui lui faisait face, une trentaine de morceaux de pneus étendus au hasard, une dizaine de dépouilles (dont deux ratons-laveurs et un oppossum)...

Fait étonnant, des sacs poubelles apparaissaient de temps à autre sur les bandes d'arrêt d'urgence de l'autoroute dans le Tenessee. Pas avant, pas après. Peut-être y a-t-il un ramassage spécial autoroutes...

Lu aussi sur cette publicité pour un plombier : "Nous réparons ce que votre mari a bricolé".

Et nous voici, ce soir, posés dans cet Etat inconnu pour une rencontre au sommet entre un bloggeur yankee et sa célèbre homologue du sud.


La liste des "réflexes sitôt arrivés à l'hôtel".
- Se jeter sur la télécommande pour débarquer dans le royaume de Sponge Bob...
- Se jeter sur l'ordinateur pour se connecter...
- Se jeter sur un livre pour se reposer...
- Se jeter sur la bouilloire pour obtenir un café et un thé infâmes.

(Maintenant, à vous de jouer)

jeudi 24 décembre 2009

Noël en dangers





















Juste avant que vous ne fonciez tête baissée dans les délices des fêtes de fin d'année, je m'en serais voulu de ne pas vous avertir des périls immenses et multiples qui menacent une sainte et saine entrée dans 2010 (les illustrations sont tirées de l'article du Washington Post).


Les feux de sapin : il s'en produit 200 par an aux Etats-Unis (6 morts, 25 blessés et plus de 6 millions de dollars de dégâts).

Notre solution : vu que le sapin artificiel, c'est laid et sans odeur, je vous conseillerai d'abattre la bête sus-nommée dès le lendemain de Noël (bon d'accord, le fait que nous partons ce vendredi vers la Nouvelle-Orléans jusqu'au 3 janvier n'est sans doute pas étranger à ma folie meurtrière mais ce n'est pas une raison de ne pas agir selon les principes de la sagesse la plus élémentaire, non ?)



Les accidents de luge : on rit, on se défoule et on dévale les pistes, inconscient du danger qui rode sous l'apparence innocente d'un petit morceau de neige trop dure, de cet arbre qui soudain apparaît au milieu d'une piste (la puce, l'an dernier, grosse bosse sur le front) ou pire encore, d'un splendide 4X4 noir qui attend sa proie en bas de la pente raide (le grand, encore l'an dernier)... Pour les stats, elles datent un peu, mais ce sont près de 23 000 Américains qui ont eu un accident de luge ou de tube (ces grosses bouées) en 2005...

Notre solution : éviter la luge (solution qui permet aux parents dévoués de ne pas se geler et se ridiculiser à crier des conseils de prudence à de jeunes et sourdes oreilles) ou porter un casque (recommandé aux USA pour les moins de 12 ans)... Autre idée, abattre la bête pour abréger ses souffrances car peu de personnes ont la chance d'avoir un médecin aussi compétent dans les environs.






Les blessures causées en ouvrant les cadeaux : ne souriez pas, l'agressivité dont font preuve un certain nombre de cadeaux quand ils estiment que leur futur possesseur n'a pas l'esprit de Noël en lui est un des secrets les mieux gardés de l'univers (avec le QI des francs-maçons, évidemment).

Près de 6 000 Américains finissent chaque année aux urgences faute d'avoir observé les mesures de prudence que nous vous recommandons.

Notre solution : prohiber tout cadeau. Je sais, la solution vous paraît raide voire un tantinet radicale mais elle a l'avantage :
1 ) De sauver la planète.
2) De sauver votre portefeuille.
3) De sauver l'intégrité de vos enfants face à ce monde consumériste.


Une saine et franche poignée de main voire un hug appuyé (même virtuel) dérideront les plus farouches de vos adversaires (voire votre belle-mère) et permettra de constituer une société meilleure, plus juste et innovante.

Sur ce, je vous remercie de votre patiente attention. Excellentes fêtes à tous.


Et la liste des "cadeaux dont je rêve en secret".
- La Pleïade (complète, oui, parfaitement, ne soyons pas mesquins).
- Un aller simple sur le transibérien.
- Une semaine de vacances, seul avec madame.

Une seule chanson de Noël s'impose , celle-ci.


(Maintenant, à vous de jouer)