jeudi 10 mars 2011

Gays, gays, marions-nous


Cela fait un an tout juste que les couples homosexuels peuvent se marier à Washington DC.

En dehors de la capitale, cinq autres Etats américains ont légalisé le mariage gay : le Massachusetts fut le premier (en 2004) suivi par le Connecticut (2008), le Vermont (2009), l'Iowa (2010) et le New Hampshire (2010).

On remarquera que cinq Etats sont placés sur le côté droit de la carte américaine, jugé plutôt libéral. L'Iowa est, lui, dans le Midwest.

Quoique... En 2009, dans le Maine, un réferendum a annulé la loi qui devait autoriser les unions du même sexe.

A propos de libéral, la Californie est le théâtre d'un affrontement pro et anti mariage homo. Il avait été autorisé par la Cour Suprême de Californie en mars 2008 et a ensuite été annulé par la fameuse "proposition 8" en septembre de la même année à la suite d'un referendum d'initiative populaire. Les pro-mariage gay ayant fait appel, la bataille juridique est loin d'être terminée.

Ce petit rappel pour vous dire que le mariage homosexuel fait fureur à DC. Le Washington Post d'hier rapporte qu'en un an, le nombre d'unions célébrées a doublé, passant de 3000 mariages à 6000.


Autant que ce chiffre, c'est la manière de présenter l'information qui m'a étonné. On est à la Une des pages locales. En dessous d'une belle et grande photo de deux femmes noires s'enlaçant sur un banc, sont disposés deux articles. Ils ont exactement la même taille.

Le premier raconte l'impact que la légalisation du mariage a eu pour les couples homosexuels. D'où il ressort que le plus important est le regard des autres. "On nous prend vraiment au sérieux quand je dis que c'est ma femme", dit une des deux mariées. "C'est un des signes d'une égalité en marche."

Le second article, placé à côté du précédent et de la même taille que celui-ci, détaille pourquoi les communautés noires sont majoritairement opposées au mariage homosexuel pour des raisons religieuses.

Il me semble y avoir, dans cette manière de ménager la chèvre et le chou, un parfait résumé du paradoxe de la sociologie de Washington DC.

D'un côté, les homosexuels, communauté peu nombreuse mais doublement influente par les lobbies (on est à côté du Capitole) et sa richesse... Il doit s'agir aussi d'une ligne éditoriale précise du Post depuis qu'un des hebdomadaires homos les plus influents du pays, basé à DC, a disparu voici un an.

De l'autre côté, la communauté noire qui pèse lourd : 57% de la population de la capitale en 2005, contre 13% pour les USA. Ils sont pauvres. Mais le Post a aussi des lecteurs dans le "Prince George County", voisin de DC, qui est le comté noir le plus riche des Etats-Unis. Nombre d'entretiens pour l'article ont d'ailleurs été réalisés dans ce comté.


Et la liste des "gays célèbres"
- Enola Gay
- Marvin Gaye

(Maintenant, à vous de jouer)

4 commentaires:

Nath a dit…

L'arizona en 20011 ( non je n'ai pas fait de faute de frappe dans les zeros.)

Tres interessant point de vue, et la dualite des deux populations se retrouve bien en Californie ou les 2 "lobbies" s'affrontent : les gays et les latinos.
C'est les weddings planners qui doivent etre contents !

La fromagerie Gay a Annecy... ca me faisait mourir de rire !
A bientot - Nath
Ah et Seb est ok pour la boys night out...

ariana lamento a dit…

The ambiguously gay duo
sur SNL il y a longtemps.-- je me fais vieille...

Homéo a dit…

La station de métro Gay lussac !
tu savais qu'il était au Père Lachaise maintenant ... tu remarques que je prépare tes visites pour ton retour, la France va te paraitre tellement petite (dans tous les sens du terme !!!!)

Yibus a dit…

@ Nath : eh eh, bravo Seb... Je sens une belle approche sociologique du phénomène se profiler...

@ Ariana : connais pas (ça date au moins d'Edison, non... En tout cas d'avant 2007). M'en vais voir.

@ Homéo : je ne sais même pas qui est ce monsieur... (on aimerait éviter de revenir en France...).