
Macha Béranger est morte voici quelques jours. A vrai dire, c'est la deuxième fois.
La première, c'était en 2006, lorsque son émission avait été rayée de la grille de France Inter, après 29 ans de présence.
J'ai été touché, hier, en regardant l'extrait d'une émission après qu'elle avait appris la nouvelle. Le jeune animateur (Marc-Olivier Fogiel) et les invités lui disent en substance : "Allez, Macha, c'est la vie, 29 ans, c'est bien, c'est assez long, c'est la loi du métier, tu le savais, ils veulent rajeunir l'antenne". Elle fit la même émission sur MFM, pendant encore un an.
Entre minuit et 2h du matin, elle écoutait ceux qu'elle appelait les "sans sommeil".
Dans la vingtaine, il m'arrivait, les nuits d'insomnie, de tomber sur Macha Béranger. Et de l'écouter écouter. On entendait les silences, toute la richesse de la radio, le direct, on imaginait la lumière -forcément tamisée- de la petite lampe posée à côté de son micro. L'intimité de la radio. Et voilà.
La nuit est propice à la parole, à la boisson ou au disco.
Ça n'a aucun rapport mais elle disait aussi que dans ses plus beaux rêves, elle rejoignait ceux qui l'avaient quittée. Ils l'aidaient à passer à la journée suivante.
Note : raconter pourquoi je lis, chaque jour, la rubrique nécrologique depuis le départ aux États-Unis.
La chanson du jour : Philippe Léotard chante "je chante pour passer le temps" de Léo Ferré (je n'aime pas les diaporamas sur les chansons, morbide, mais bon...).
Et la liste des "voix radio"
- La mienne (le bon pronostic en direct sur une station locale du résultat du match de la coupe du monde de foot France-Koweit (4-1 avec l'émir qui pénètre sur le terrain) et la voix qui tremble).
- Celle de l'animateur phare de cette radio qui tient l'antenne tout seul, alors que le permis d'émettre vient d'expirer. Pendant quatre heures, il parlera, assis sur le toit de la station et on l'écoutera. Il dira ce qu'il a cru possible, ce qu'il a aimé, il saluera ses amis taulards...
- Eugène Saccomano (M. foot d'Europe 1)
- Jean-Luc Hees (M. Amérique, France Inter)
(Maintenant, à vous de jouer)